L'avenir de la clinique Kuindo-Magnin conditionné au plan de sauvegarde

L’objectif c’est de travailler avec toutes les structures du territoire : la DASS, le gouvernement, le CHT, la CAFAT pour trouver des solutions financières et d’organisation de la clinique.
Le 11 mai, la direction devra présenter son plan de sauvegarde au tribunal de commerce, c'est à dire des propositions destinées à garantir la pérennité de l'établissement et de son offre de soin. De quoi mettre la structure privée sous pression, même si elle s'affiche combative.

Réorganiser la clinique Kuindo-Magnin, c’est l’urgence absolue depuis déjà six mois. Mis sous cloche par une procédure de sauvegarde, cet établissement fonctionne pourtant à plein régime. "Cette décision de justice de la procédure de sauvegarde, pour la vie des soignants, ou des patients, on n’a pas du tout vu d’impact, confirme le docteur Rémi Tetefort, gynécologue-obstétricien. Les soins sont délivrés de la même façon, il n’y a pas de problème d’approvisionnement de médicaments ou de matériel. D’ailleurs c’est le sens de cette décision de justice : c’est que rien ne change, mais qu’une solution soit trouvée à plus ou moins brève échéance pour solutionner les problèmes financiers de la clinique."

Un plan en cours d'élaboration

Si les finances ne sont pas au beau fixe, c’est que la clinique ne bénéficie pas d’une enveloppe budgétaire annuelle comme au Médipôle. Comment survivre, alors que les dépenses sont plus importantes que les entrées financières ? Un déficit structurel qui l’oblige à se réinventer. "Ce plan de sauvegarde est en cours d’élaboration, il n’est pas encore finalisé, explique Aurélie Magnin, en charge de la communication. L’objectif c’est de travailler avec toutes les structures du territoire : la DASS, le gouvernement, le CHT, la CAFAT pour trouver des solutions financières et d’organisation de la clinique."

Créer une fédération d'oncologie

Pourtant les projets ne manquent pas. Comme dans le service d’oncologie, qui d’ici un an pourrait s’étoffer de deux médecins supplémentaires. Les besoins sont grandissants dans le domaine des cancers. "L'objectif c'est aussi de travailler ensemble avec le centre hospitalier, de manière à créer une fédération d’oncologie, souhaite le docteur Gian-Maria Drovetti, chef du service d'oncologie. De façon à ce que les prises en charge de nos patients soient homogènes. Et la clinique a mis en place il y a 4 ans et demi un partenariat avec l’institut Gustave-Roussy, qui est considéré comme le meilleur centre anti-cancer en Europe."

Mais quel système de santé est viable, alors que les coûts sont de plus en plus importants grâce aux progrès scientifiques ? Malheureusement de nombreux Calédoniens ont des maladies lourdes, chroniques et très onéreuses. Notre système global de santé serait-il à redéfinir ? C’est ce que tente de faire la clinique pour sa survie.

Le reportage de Karine Arroyo et Franck Vergès : 

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