L’Institut d’émission d’Outre-mer a présenté ce jeudi 15 avril une analyse des faits qui ont marqué l’année 2020 et surtout leurs conséquences sur l’économie calédonienne. Ce qui en ressort ? Une fragilité accrue par l’enchaînement de multiples crises.
"L’économie de la Nouvelle-Calédonie, une fragilité accrue par l’enchaînement de multiples crises", c’est l’intitulé choisi par l’IEOM pour décrire l’année 2020 dans son rapport d’analyse.
L’année écoulée a été complexe, alors que la situation était déjà fragile.
Parmi les éléments qui ont marqué l’année : la crise sanitaire bien sûr, mais aussi le deuxième référendum et les incertitudes qu’il a entraîné auprès des acteurs économiques, et enfin les tensions liées la vente de l’usine du Sud en fin d’année.
L’effet crise sanitaire limité
Finalement, l’impact de la crise du Covid a été plus limité qu’on aurait pu le craindre. Déjà grâce au statut Covid-free de la Nouvelle-Calédonie qui a permis une reprise de l’activité. Autre fait important, mais plus psychologique, comme il n’y a pas eu de morts liées au Covid en Calédonie, il n’y a pas eu de traumatismes qui auraient perturbé le comportement des agents économiques.
A prendre en compte également la spécificité de l’économie calédonienne. Où le secteur du tourisme pèse moins qu’en Polynésie française par exemple. Autrement dit notre économie est moins vulnérable grâce au nickel entre autres.
A noter également que la fermeture des frontières a encouragé les Calédoniens à consommer davantage localement et surtout différemment, ce qui a soutenu certains secteurs comme l’automobile. Mais attention, la crise n’a pas touché les ménages de la même manière, certains sont plus vulnérables.
Les mesures de soutien
Les mesures de soutien, comme les prêts garantis par l’Etat, ont également permis de limiter la casse.
Ces prêts garantis par l’Etat représentent 22.3 milliards de francs CFP et 1320 bénéficiaires. Ils ont permis de limiter l’effet boule de neige, c’est-à-dire d’éviter des faillites qui auraient entraîné des licenciements et donc une augmentation de la crise.
Attention au retour de bâton
Mais attention, le potentiel de l’économie à venir sera à première vue touché, avec un décalage dans le temps. Notamment parce qu’il faudra rembourser les prêts pour les entreprises qui en ont contracté. Conséquence de ce contexte : les banques anticipent ce qu’elles appellent un risque accru à cause de la fragilisation de la situation financière des entreprises.
Une dette publique en forte augmentation
Autre sujet d’inquiétude pour l’IEOM, les finances publiques. Avec des recettes fiscales en baisse et des dépenses en hausse, les fameuses mesures de soutien ou encore les charges liées à la crise sanitaire comme la quatorzaine. Autrement dit le niveau d’endettement global de la Nouvelle-Calédonie augmente. Pour atteindre 144% en 2021.
Pour en savoir plus, retrouvez ci-dessous la synthèse du rapport de l’IEOM :
Le reportage de Bernard Lassauce et Claude Lindor