L’État optimise ses moyens pour soutenir le nickel et l’économie calédonienne

Cathodes de nickel pur de l'usine Eramet de Sandouville, en Normandie.
L'État va reprendre la participation de Bpifrance dans Eramet après l’accord signé lundi à Paris. La transaction devrait être finalisée d'ici la fin du mois d'août pour 246 millions d'euros. L'objectif est de disposer d'un outil financier réactif en soutien au nickel calédonien.
Les faits - L'Agence des participations de l'État (APE) va disposer en portefeuille de 25,66 % du capital du groupe minier et métallurgique, en récupérant la structure de gestion FSI Equation. La signature du document a été confirmée par l’APE. Sur la base des cours actuels de l'action Eramet, la participation de 25,66 % est valorisée 215,4 ME. Cette valorisation sera retenue comme référence par Michel Sapin et Emmanuel Macron.

L'APE c'est l'Etat actionnaire

Cette opération se veut cohérente avec les perspectives de création de valeur pour l’État associées aux activités minières et métallurgiques du groupe Eramet en Nouvelle-Calédonie. Elle s’inscrit dans le cadre d’une réorganisation des portefeuilles de l’APE et de Bbifrance. L’APE est le bras armé des participations de l’État dans les secteurs stratégiques, elle porte notamment le prêt progressif de 200 millions d’euros à la Société le Nickel (SLN), l’opérateur historique du nickel calédonien. Par ailleurs, c’est toujours l’APE, autrement dit l’Etat-actionnaire, qui s’apprête à soutenir Eramet à l’automne. Le projet prévoit un renforcement des fonds propres du groupe français de 100 millions d’euros, sous la forme d’une émission d’obligations convertibles en actions. L’Etat, via l’APE, participera à l’opération au moins à hauteur des 25,66 % qu’il détient.

La centrale électrique de Nouméa

Dans la continuité des engagements pris par les pouvoirs publics et le Premier ministre Manuel Valls dans le dossier du nickel calédonien, l’APE devrait apporter sa garantie aux banques qui financeront la nouvelle centrale électrique calédonienne appelée à fournir notamment la SLN en énergie pour la production du nickel. Ce projet de centrale propre, sans doute au gaz naturel liquéfié, dont le montant est estimé au minimum à 700 millions d’euros, « devra être validé par le Parlement dans le cadre du prochain budget de l’État », rappelait récemment Philippe Gomes le député UDI de la seconde circonscription de Nouvelle-Calédonie.