A Nouméa, à l’ŒIL, l’observatoire de l’environnement en Nouvelle-Calédonie, une équipe de chercheurs se lance dans un projet baptisé Pollux. Son but : quantifier la lumière émise la nuit, susceptible de perturber les écosystèmes.
Oiseaux, insectes, coraux perturbés
"Il peut y avoir des effets qui sont très larges. On parle des oiseaux marins, on parle des insectes, ce sont des choses qu’on voit, qu’on constate de manière évidente" explique Adrien Bertaud, responsable du pôle environnement à l’ŒIL. "Mais il peut y avoir des choses beaucoup plus complexes et qu’on ne va pas soupçonner. Par exemple, une publication récente a montré que des coraux exposés à la lumière artificielle peuvent avoir une désynchronisation de leur phénomène de reproduction, qui est généralement très très synchrone pour permettre le succès du recrutement de jeunes larves".
Des sondes pour mesurer la pollution lumineuse
En Nouvelle-Calédonie, la dernière image satellite exploitable date de 2015. On y voit déjà les zones urbanisées, les sites aéroportuaires ou miniers. Cette fois, outre les données satellitaires, des sondes vont être installées en plusieurs endroits du territoire. "C’est un instrument qui est installé verticalement, en direction du ciel, et qui va aller mesurer pendant tout le cycle de la nuit, la clarté du ciel et son niveau d’obscurité, ce qui nous permet d’avoir une idée de si oui ou non on a une pollution lumineuse. Et on est capable de la mesurer" explique Adrien Bertaud.
Restitution dans un an
Dans un an, les chercheurs de l’ŒIL restitueront leurs résultats aux institutions, aux acteurs de l’énergie et de l’environnement. Avec pour finalité, l’optimisation des dépenses énergétiques et surtout la sensibilisation du grand public à cette pollution nocturne méconnue. Enfin, l'Union Européenne finance ce projet via son programme BEST 2.0+.
Le reportage de Laurence Pourtau et Christian Favennec :