Suspecté de l'incendie de la station-service Shell de la galerie de Port plaisance, survenu dans la nuit du lundi 1er au mardi 2 février, à Nouméa, un homme de 43 ans a été déféré devant le parquet, jeudi 3 février. Le procureur de la République a requis son placement en détention provisoire.
Vers 23h30, lundi soir, la station-service de Port Plaisance a été victime d'un incendie. Un sinistre s'est propagé d'un bac à poubelles à une partie des locaux de la station. La toiture, l'intérieur de la boutique et un bureau ont été la proie des flammes. L'intervention des sapeurs-pompiers a permis de contenir les flammes, avant qu'elles ne gagnent des bouteilles de gaz.
Un prévenu qui a d'abord contesté sa participation
Si la valeur des pertes n'a pas encore été établie, l'exploitation d'un système de vidéo-protection de la zone a permis d'identifier l'auteur présumé des faits. Sur les captures d'écran, un homme apparaît en possession d'un journal, qu'il allume à l'aide d'un briquet, avant de le déposer dans un conteneur à poubelles.
Sans domicile fixe, ce dernier a été interpellé sur la voie publique, en état d'ébriété, mardi 2 février à 12h30, par les services de police. Lors de ses auditions en garde à vue, cette personne, âgée de 43 ans et déjà condamnée pour des dégradations volontaires et tentative de vol avec violence, a d'abord contesté sa participation. Confronté aux images, il a finalement admis sa responsabilité, avant d'expliquer "qu'il s'était mis en colère et avait allumé le feu car il n'avait pas trouvé de quoi manger dans le quartier". Il a, par ailleurs, indiqué avoir consommé "beaucoup d'alcool", dans la journée de lundi.
Convoqué à l'audience du 25 mars
Présentant une addiction à l'alcool très ancrée, le prévenu encourt jusqu'à 10 ans de prison. L'expert psychiatre qui l'a examiné n'a relevé aucun trouble psychique qui puisse altérer ou abolir son discernement ou le contrôle de ses actes. "Le rapport d’expertise psychiatrique ne pouvant être joint à la procédure ce soir [jeudi, NDLR], en vue d’une comparution immédiate demain vendredi, il a donc été recouru à une procédure de convocation à délai différé", explique le procureur de la République Yves Dupas. L'homme a donc reçu une convocation à l'audience correctionnelle du mardi 25 mars.
"S’agissant de faits graves ayant eu un retentissement certain au plan local, le ministère public considère que le risque de réitération de l’infraction comme les nécessités de garantir sa représentation en justice, justifient le placement en détention provisoire du prévenu", poursuit le procureur.