L'insécurité, une préoccupation croissante

Photo d'illustration.
Une enquête de l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee) menée auprès de 6 000 ménages confirme que la question de la sécurité des biens et des personnes se pose particulièrement en milieu urbain et en province Sud, où une personne sur quatre se sent en insécurité dans son quartier. Une préoccupation croissante pour les Calédoniens.

En 2021, 9% des Calédoniens interrogés par l’Isee se sont déclarés victimes d’au moins une atteinte à leur logement. Et 20% se sentent « souvent » ou « de temps en temps » en insécurité dans leur quartier, village ou tribu.

L’idée de renforcer la sécurité des bâtiments se retrouve donc plus fréquemment à l’ordre du jour des assemblées générales de copropriété : « On vote de plus en plus la mise en place de caméras de vidéosurveillance, d’alarmes d’intrusion, de gardiennage. On a aussi plusieurs copropriétés qui mettent en place un système de ronde ou qui s’organisent entre eux sur le site 'voisins vigilants' », énumère Nicolette Lapierre qui travaille dans une agence immobilière de la capitale. En effet, les gestionnaires de copropriétés se disent de plus en plus sollicités pour des actes de vol et de vandalisme. « Les priorités ne vont plus aux travaux d’embellissement ou d’amélioration, ni aux ravalements de façade. On retrouve la sécurité à la première place au niveau des budgets », assure Laura Le Grand, responsable d’une agence de gestion immobilière à Nouméa.


Augmentation des demandes

Car les cambrioleurs sont désormais outillés et « coupent les gonds des portes ou démontent les digicodes ». Et surtout, ils n’hésitent pas à revenir sur les lieux de leur larcin afin de renouveler leur tentative. « A Koné, on a une copropriété qui a subi quatre dégradations sur leur portail coulissant en 2021 », précise par exemple l'agent immobilier Nicolas Favre.

Mais dès lors, comment se sentir à l’abri chez soi ? Plusieurs solutions permettent de retarder une intrusion. Un chien de garde, des volets roulants, ou encore des alarmes et des systèmes de vidéosurveillance, qu’installe notamment Florent Magnier. Si la forte présence des forces de l’ordre fin 2021 avait ralenti son activité, la tendance s’est inversée. « On a une augmentation importante des demandes depuis le début de l’année et particulièrement depuis le mois de mars. Que ce soit suite à des cambriolages ou pour anticiper un départ à l’étranger », expose-t-il.

Du côté des copropriétés, on privilégie plutôt la vidéosurveillance avec enregistrement afin de pouvoir garder un œil sur les parties communes et transmettre les informations aux forces de l’ordre en cas de besoin.


Opération tranquillité vacances

À Nouméa, l’Opération tranquillité vacances existe depuis plus d’une décennie pour ceux qui quittent leur logement pour des congés. Des brigades de police - municipale ou nationale, les deux se partageant la tâche - surveillent ces adresses tout au long de l’année, gratuitement et sur demande. De 383 habitants en 2019, on est passé à 161 en 2021, au moment de la pandémie de Covid-19. « Avec l’ouverture des frontières, on a un peu plus de demande. On est à 62 depuis le 1er janvier de cette année », précise Laurent Grapignon, directeur de la police municipale de Nouméa.

Selon ce dernier, les forces de l’ordre municipales enregistrent une baisse de la délinquance de l’ordre de 10% sur le premier trimestre 2022. Cela s’expliquerait notamment par une présence accrue sur le terrain et une bonne coordination entre les brigades de la police nationale et de la municipale.