L’intersyndicale des retraités demande des réformes de fond pour sauver le Ruamm

Les retraités sont prêts à manifester dans la rue, prévient l’intersyndicale des retraités, si la situation du Ruamm n’est pas réglée. La dette doit être apurée en urgence et des réformes doivent être mises en place.

21,8 milliards de francs, c’est la dette abyssale du Ruamm, à apurer en urgence pour l’intersyndicale des retraités. Si la situation des comptes sociaux n’est pas réglée, les retraités envisagent très sérieusement de se retrouver dans les rues de Nouméa.

"On veut attirer l’attention de nos élus, afin de régler ce problème du Ruamm, sinon c’est la catastrophe", lance Jean Hnaisseline, porte-parole de l’intersyndicale des retraités. "On ne sera plus soigné comme on doit l’être, et il y aura des problèmes de retraite. Est-ce que nos politiques vont prendre des décisions pour que ce soit réglé? Sinon, ça peut se finir dans la rue", poursuit le porte-parole.

Système de santé au bord de l’asphyxie

Car c’est tout notre système de santé qui est au bord de l’asphyxie. Le déficit du Ruamm met en effet dans le rouge les établissements publics hospitaliers, qui n’arrivent plus à payer les cotisations patronales et salariales des régimes de retraites privés et publics. Conséquences : les caisses sont quasi vides. Les régimes de retraites sont en péril alerte l’intersyndicale.

"Si on ne prend pas des mesures fortes rapidement, il n’y aura plus de Caisse locale des retraites", assure Dominique Frontier, secrétaire général du syndicat des retraités territoriaux. "Actuellement, il y a une étude réalisée, elle va être présentée dans le mois qui vient au conseil d’administration, et après, ce sera à nos élus de prendre des décisions. Les conséquences, c’est que les employeurs actuels, seront obligés de payer les pensions des personnes de leur secteur". 

Emprunt de 25 milliards de Fcfp

Un emprunt de 25 milliards de francs cfp, pour régler la dette du Ruamm reste une option. Mais l’intersyndicale s’interroge sur sa pérennité. "Nous ce que l’on craint, c’est que l’offre de soin risque de diminuer et d’être mise à mal. On a peur pour tous les Calédoniens. On espère qu’ils vont prendre les bonnes décisions et qu’il y ait une volonté d’apurer ces comptes sociaux. Pour repartir avec des réformes en profondeur", ajoute Alain Monier, secrétaire général de l’intersyndicale des retraités.

En Nouvelle-Calédonie, 40 000 personnes ont actuellement plus de 60 ans et dans dix ans, elles seront 60 000, soit près d’un Calédonien sur cinq. L’intersyndicale des retraités attend désormais le discours de politique générale du président du gouvernement, Louis Mapou, annoncé d’ici la fin du mois d’août. L'organisation demande à rencontrer Yannick Slamet et Thierry Santa, les membres du gouvernement chargés des comptes sociaux et de la politique du bien vieillir.

Le reportage de Sheïma Riahi et David Sigal :