L’obligation vaccinale avait été adoptée le 3 septembre dernier par la commission permanente, elle vient d’être abrogée par cette même commission ce jeudi 24 février, alors que les opposants au texte manifestaient, une fois de plus, devant le congrès.
Les salariés des secteurs dits sensibles non-vaccinés, ne seront donc pas passibles d'une amende administrative de 175 000 francs. Les employeurs n'auront pas non plus à prononcer, comme ils le craignaient, de sanctions à leur égard, bien que ce volet n'ait pas été prévu lors de l'adoption de l'obligation vaccinale.
Pas d'unanimité
La délibération déposée par l'Eveil océanien proposait la suppression des sanctions. C'est un amendement porté par le Rassemblement et adopté par 8 voix pour (3 contre) qui a institué la suppression pure et simple du texte.
Une abrogation à laquelle s’opposait par contre Calédonie ensemble, estimant qu’il s’agit "d’un signal catastrophique". Pour le parti de Philippe Michel, la faible virulence du variant Omicron n’est pas un argument suffisant, de nouveaux variants plus dangereux pouvant apparaître alors que l’objectif de 80% de la population calédonienne n’est pas atteint.
Les Républicains calédoniens, eux, proposaient un allègement des différentes restrictions pour la reprise d’une vie normale. Le parti de Sonia Backès estime que dès lundi prochain, il pourrait être envisageable de rendre optionnel le port du masque à l’extérieur ou de suspendre les jauges dans les établissements avec ou sans pass.
Un texte plusieurs fois reporté
Depuis son adoption, l'obligation vaccinale a vécu de nombreuses péripéties.
Mi-octobre, alors que le texte devait entrer en vigueur le 31, la tension autour du texte était montée à son comble, poussant le gouvernement à organiser une conférence sociale le 26 octobre. Sans surprise, son report avait été acté, cette fois au 31 décembre 2021, le temps de trouver un consensus sur les sanctions en entreprise.
Mais entre la crise sanitaire, le référendum et des positions très crispées, ce consensus n'a de fait jamais été trouvé. Résultat, le 21 décembre dernier, le Congrès se penchait déjà sur une délibération proposant le report de l'obligation vaccinale mais le texte avait été rejeté par 30 contre, 22 pour et 2 abstentions. Le même jour, les élus du congrès votaient par contre le report de l'entrée en vigueur des sanctions au 28 février 2022.
Le reportage de Bernard Lassauce et Thomas Douchy :