Avec la vente de l’usine du Sud par Vale, les activités de l’Oeil ont été perturbées en 2020. Moins de moyens, un fonctionnement dégradé, des actions limitées, mais aussi de meilleures perspectives pour 2021.
L'Oeil, l'Observatoire de l’environnement, a organisé pour la première fois une séance publique pour présenter son bilan pour 2020, à l'auditorium de la province Sud. Et le constat est mitigé car l'association a rencontré de graves difficultés financières.
Une année 2020 difficile
En 2020, l’Œil a bien failli fermer. En cause, la chute des subventions versées par Vale NC qui, la même année, vendait son usine du Sud.
" On n’avait plus les ressources nécessaires pour financer les salaires de l’équipe, et tous nos frais de fonctionnement" explique Fabien Albouy, directeur de L’observatoire de l’environnement. "Donc ça a été une année de doutes, mais aussi une année de mobilisation de l’équipe, des administrateurs de l’Oeil qui ont répondu présent et qui finalement ont conduit à une reconduite de nos programmes d’activité et un nouveau départ en 2021".
En douze ans d’existence, l’association a vu ses subventions divisées par deux. Elles sont principalement versées par la province Sud, les sociétés minières et les instances coutumières de la zone.
Une action étendue au fil des ans
La mission première de l’Oeil est de vérifier l’impact de l’usine du Sud sur son environnement. Au cours des années, l’association a étendu son action sur le Grand Sud calédonien et tout le territoire pour le suivi des incendies.
"Sans cet observatoire, vous ne disposeriez pas d’informations sur cette zone sur laquelle il y a quand même des enjeux environnementaux importants avec des écosystèmes tout à fait particuliers, et des sources de pression potentielle fortes" commente Fabien Albouy. "De la même manière, sans l’Observatoire de l’environnement, vous n’auriez pas connaissance du nombre d’hectares brûlés tous les ans de manière fiable".
Un travail complexe
L’observatoire lance des études, rassemble des données pour ensuite les restituer : aux institutions, aux associations de défense de l’environnement et au grand public. L’œil a donc un rôle unique sur le territoire.
Pour connaître l’impact des activités de l’homme sur la nature, c’est un travail de fond.
"L’environnement, ce n’est pas quelque chose de simple, c’est multifactoriel. Il ne suffit pas de regarder juste l’eau, il faut aussi aller regarder les organismes vivants. Il ne suffit pas de regarder juste la flore, il faut aussi aller regarder la qualité des sols" explique Adrien Bertaud, responsable du pôle environnement de l’Oeil. "Donc clairement, l’enjeu de répondre à quel est l’état de l’environnement, ça repose sur des suivis sur le long terme"
De nouveaux objectifs
Point positif pour l’avenir, le nouveau propriétaire de l’usine du Sud, Prony Resources, s’est engagé à verser des subventions.
2021 est l’année de la réflexion pour l’Observatoire de l’environnement. Pour pérenniser son activité, l’Oeil souhaite encore élargir son champ de vision, par exemple avec l’étude de la pollution lumineuse ou de l’érosion.
Le reportage de David Sigal et Laura Schintu.
A lire ci-dessous le rapport d'activité 2020 de l'Oeil :