Une vingtaine de militants de l'Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités (USTKE) se sont mobilisés en contrebas du tribunal, ce vendredi 29 décembre, à Nouméa. Ils demandent le rééquilibrage et l’emploi local dans l’institution judiciaire. Ils ont tenu à réagir à la suite du départ d’un agent qui a dû quitter la Calédonie pour prendre un poste dans l’Hexagone.
"C'est du mépris total par rapport à l'accord de Noumea, qui stipule que les Calédoniens doivent être formés et associés à l'exercice des compétences régaliennes", déclare Franck Pakeso, secrétaire général adjoint STKE pénitentiaire.
Contraints de s'expatrier
Selon le représentant syndical il est très difficile pour les jeunes Calédoniens formés d'accéder à des postes localement et ils se retrouvent contraints de s'expatrier en Métropole plusieurs années avant d'espérer revenir exercer en Calédonie.
“Un de nos jeunes est sorti cinquième sur 856 à un recrutement national. Il a pris l’avion jeudi soir. On a fait part des difficultés sociales et familiales à son niveau. Ça n’a pas été pris en compte. Il a dû prendre son avion pour pouvoir honorer son poste le 2 janvier", se désole le représentant syndical.
Des concours délocalisés
Le syndicat demande la création de concours délocalisés pour avoir des postes pour les Calédoniens. "L'Accord de Nouméa le dit clairement : il faut qu’on forme les gens. Mais il faut qu’ils reviennent pour exercer les compétences régaliennes, chose qui n’est pas faite actuellement”, estime Franck Pakeso.
Selon le syndicat, les mêmes problématiques existent dans les autres institutions de compétences régaliennes, comme la pénitentiaire et la police. "Dans ces institutions, on n'a pas de cadres ni de postes de direction. On n'a qu'un seul commissaire et aucun magistrat au tribunal, pas de directeur de greffe, très peu de greffiers...", poursuit le délégué syndical.
Favoriser la mobilité
Un autre point de revendication concerne la mobilité, c'est-à-dire la possibilité pour les Calédoniens en poste en Métropole de pouvoir revenir exercer sur le Caillou. "On a du mal à les faire revenir, poursuit Franck Pakeso. Le problème c'est que les postes ici sont déjà occupés par des gens qui arrivent de Métropole. Il faut attendre que ces gens partent pour essayer de ramener nos ressortissants. C'est compliqué parce qu'il y a beaucoup de turn-over au niveau des expatriés et très peu de gens de chez nous rentrent et ils ne sont pas prioritaires."
Les représentants syndicaux expliquent avoir rencontré des responsables du tribunal il y a un mois, mais ne pas avoir reçu de réponse à leur cahier de revendications.