Parallèlement à l'hommage national décrété ce mercredi en Métropole, deux événements sont organisés ce même jour, à Nouméa, à la mémoire du professeur d’histoire-géographie. Le 16 octobre, Samuel Paty avait été tué en banlieue parisienne, par un jeune terroriste islamiste.
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Le lieu est fortement symbolique. C'est au sein du collège de Magenta, à Nouméa, que le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et le haussariat ont fait le choix de rendre hommage à Samuel Paty, ce professeur assassiné cinq jours plus tôt pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves du collège du Bois d’Aulne, dans les Yvelines.
Alors que les vacances battent leur plein sur le Caillou, l’établissement a été spécialement ouvert pour l’occasion. Une manière de montrer que, même à 20 000 km de la Métropole, la Calédonie est « totalement solidaire » de l’hommage national décrété ce mercredi, par le chef de l’Etat.
« La Nouvelle-Calédonie doit être un exemple, concret, au coeur duquel chacun doit avoir encore la chance de vivre dans le respect de ses convictions profondes et personnelles, dès le plus jeune âge », a ajouté Thierry Santa, en s'appuyant sur la devise du Caillou « Terre de parole, terre de partage ».
« Triste » et « choquée », Kim, une collégienne de 14 ans, confie avoir pris conscience du risque que prennent les enseignants en venant travailler. « Je ne pensais pas que c’était aussi dangereux. C’est un métier courageux ».
Moana, collégien lui aussi, fait part de sa sidération : « ce n'est pas possible que quelqu’un se fasse décapiter pour avoir fait son travail ».
Devant un amphithéâtre noir de monde, des personnalités ont pris la parole pour rendre hommage à l'enseignant et défendre la liberté d'expression et la laïcité. Moment d'émotion également lors de la diffusion de la chanson d'Hugues Auffray, « Adieu monsieur le professeur ».
Le reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut :
Écoutez la réaction d'Elie Poigoune, au micro de Loreleï Aubry et Cédric Michaut :
Alors que les vacances battent leur plein sur le Caillou, l’établissement a été spécialement ouvert pour l’occasion. Une manière de montrer que, même à 20 000 km de la Métropole, la Calédonie est « totalement solidaire » de l’hommage national décrété ce mercredi, par le chef de l’Etat.
Le corps enseignant touché en plein coeur
En ouverture de cette cérémonie de recueillement, deux professeurs d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique ont exprimé leur émoi, à l'annonce de l'assassinat de cet enseignement de 47 ans, par une jeune radicalisé. « Comme l’ensemble de mes collègues, je suis bouleversée, anéantie... », témoigne Cathy Martinez, une professeure assaillie « pour la première fois » par le « doute », en 30 ans de carrière. « Comment continuer à faire notre métier sans avoir la peur au ventre ? », interroge l'enseignante, avant de rappeler que « l’esprit critique, la liberté d’expression, sont des notions ancrées dans (les) programmes ». « C’est le coeur de notre métier. »Comment continuer à faire notre métier sans avoir la peur au ventre ?
La devise calédonienne en mémoire
Une minute de silence a été respectée, suivie d'un dépôt de gerbes en hommage à Samuel Paty. Les officiels ont ensuite pris la parole, à commencer par le président du gouvernement Thierry Santa pour qui « ni sur les réseaux sociaux, ni dans la vraie vie, cette haine n'a sa place en Nouvelle-Calédonie ».« La Nouvelle-Calédonie doit être un exemple, concret, au coeur duquel chacun doit avoir encore la chance de vivre dans le respect de ses convictions profondes et personnelles, dès le plus jeune âge », a ajouté Thierry Santa, en s'appuyant sur la devise du Caillou « Terre de parole, terre de partage ».
Ni sur les réseaux sociaux, ni dans la vraie vie, cette haine n'a sa place en Nouvelle-Calédonie
Une centaine de participants
Bien qu’organisée par des institutionnels, cette cérémonie de recueillement était ouverte à tous les Calédoniens. Près d'une centaine de personnes était présente. Le public a pu déposer des fleurs et livrer des témoignages écrits, afin de les transmettre ensuite à la famille du professeur en Métropole.« Triste » et « choquée », Kim, une collégienne de 14 ans, confie avoir pris conscience du risque que prennent les enseignants en venant travailler. « Je ne pensais pas que c’était aussi dangereux. C’est un métier courageux ».
Moana, collégien lui aussi, fait part de sa sidération : « ce n'est pas possible que quelqu’un se fasse décapiter pour avoir fait son travail ».
Je ne pensais pas que c’était aussi dangereux. C’est un métier courageux.
Liberté d'expression et laïcité
En fin de journée, une deuxième mobilisation a rassemblé plusieurs centaines de personnes au kiosque à musique, à Nouméa. Organisé par la Ligue des droits de l'homme, ce rassemblement citoyen a consacré, lui aussi, une minute de silence à Samuel Paty.Devant un amphithéâtre noir de monde, des personnalités ont pris la parole pour rendre hommage à l'enseignant et défendre la liberté d'expression et la laïcité. Moment d'émotion également lors de la diffusion de la chanson d'Hugues Auffray, « Adieu monsieur le professeur ».
Le reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut :
Écoutez la réaction d'Elie Poigoune, au micro de Loreleï Aubry et Cédric Michaut :