La Chine tire le nickel vers le haut, l’Autriche et le Chili secouent le cuivre

La Bourse de Shanghai
Les cours du nickel se sont fortement redressés en fin de semaine, vendredi matin à Shanghai et en soirée à la Bourse des métaux de Londres où ils ont fini largement en hausse. En revanche, les incertitudes qui pèsent sur l'économie mondiale et la situation politique au Chili ont pénalisé le cuivre.

Tout d’abord, le nickel a profité en fin de semaine d’informations selon lesquelles la Chine avait validé une politique industrielle qui privilégierait massivement l’utilisation du nickel dans les batteries électriques, au détriment d’autres métaux. 

Suite à cette annonce le cours du métal s’est fortement redressé, frôlant le seuil des 20.000 dollars la tonne, en vue de son record annuel.

Ensuite, les stocks de nickel dans les entrepôts asiatiques ont diminué de 18,7 % cette semaine. 3000 tonnes, principalement des plaques de nickel de haute pureté, sont sorties des entrepôts chinois gérés par la Bourse des métaux de Shanghai (SHFE).

Enfin, les cours du nickel ont été soutenus par le rétablissement des indices liés au secteur de la construction en Chine, la demande en acier inoxydable progressant de 8,7 % a souligné l’analyste Alastair Munro de Marex Spectron.

Les dernières statistiques de l’INSG ont montré une progression de la production de nickel de qualité NHC-MHP en Nouvelle-Calédonie, mais une baisse de la production de ferronickel sur les 9 premiers mois de l’année par rapport à 2020.

Les "montagnes russes" du cuivre inquiètent

Le roi des métaux industriels est un indicateur majeur de l’économie mondiale. Il a tendance, tôt ou tard, a entrainé les prix des autres métaux dans son sillage.

Et le cours du cuivre a connu une semaine mouvementée sur le London Metal Exchange (LME), balancé entre des réserves diminuées et des perspectives économiques mondiales qui s'assombrissent.

Il a touché lundi un plus haut depuis fin octobre à 9.773 dollars la tonne avant de reculer pour atteindre jeudi un plus bas depuis début octobre à 9.315 dollars, avant de remonter une nouvelle fois vendredi.

"C'est le même scénario que la semaine dernière: des inquiétudes macroéconomiques pèsent sur le prix en début de semaine, mais les paris à la baisse disparaissent en fin de semaine", commente Marex-LME.

Autriche

Une recrudescence de la pandémie de Covid-19, qui a déjà poussé l'Autriche à annoncer un nouveau confinement, pèse en particulier sur le cuivre, composant industriel dont la demande varie avec la santé de l'industrie.

Si d'autres pays adoptent des mesures similaires, l'économie mondiale pourrait en souffrir et la demande de métal rouge en pâtirait.

Chili

Autre raison pour les investisseurs d'hésiter: le premier producteur mondial de cuivre, le Chili, va tenir dimanche le premier tour de son élection présidentielle.

Le favori des sondages avec environ 25% des intentions de vote est Gabriel Boric, à la tête d'une coalition de gauche.

"Il y a des spéculations sur une possible hausse des impôts sur les entreprises minières", ce qui pourrait peser sur la production à plus long terme, commente Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

LME Nickel le 20/11/2021 19.997 dollars/tonne +3,32 %

LME Cuivre 9.649 dollars/tonne +2,58 %