La Clinique Kuindo-Magnin menacée de fermeture imminente : les représentants du personnel "exigent une solution pérenne"

Maillon essentiel de l’offre sanitaire en Nouvelle-Calédonie, la clinique Kuindo-Magnin est aujourd’hui menacée de fermer ses portes. En l’absence de trésorerie, l’établissement de Nouville pourrait cesser son activité après le mois de juin, alerte les représentants du personnel dans une note interne.

L’offre de soins apparaît de plus en plus fragilisée en cette période de troubles en Nouvelle-Calédonie. Alors que le Médipôle a considérablement réduit ses services depuis le début de la crise, l’épée de Damoclès qui plane au-dessus de la clinique Kuindo-Magnin est plus que jamais concrète.

L’établissement attend toujours que le tribunal de commerce se prononce sur son plan de sauvegarde, lequel permettrait de résorber une partie du déficit de la clinique estimé à près de 450 millions de francs par an.

Une "trésorerie exsangue"

« Dans une Nouvelle-Calédonie à genoux, nous agonisons dans l’indifférence, alerte le personnel dans un communiqué envoyé ce vendredi. Notre trésorerie est exsangue. Et nous sommes fatigués de lutter seuls. Nous sommes éreintés de chercher chaque mois les ressources pour maintenir notre outil de travail ».

Dans une note interne, à laquelle Nouvelle-Calédonie La 1ère a eu accès, les représentants du personnel font part d'une menace de fermeture à très court terme. Faute de trésorerie, l’activité de la clinique pourrait cesser après le mois de juin.

Des patients en danger et 1 000 emplois menacés

Si la clinique devait mettre la clé sous la porte, cela aurait "des conséquences dramatiques pour les patients et le système de santé tout entier", sans compter la disparition de 1 000 emplois directs et indirects alerte cette note interne.

Dans un communiqué officiel, les représentants des personnels de la clinique invitent "tous les salariés, médecins libéraux, prestataires, laboratoire, centre de radiologie, de dialyse, ambulanciers et fournisseurs à se joindre à [eux] pour exiger, au plus vite, une solution pérenne, indispensable pour éviter que la clinique Kuindo-Magnin ne ferme ses portes".

Près de 600 malades soignés depuis les émeutes

Les représentants du personnel de la clinique rappellent pourtant le rôle "vital" de l’établissement, qui a soigné 596 malades et pratiqué 359 opérations, depuis le début des émeutes le 13 mai.

Le service d'oncologie, en charge des malades atteints d’un cancer, "a fonctionné au maximum" de ses capacités, avec 389 poches de chimiothérapie administrées.

L’établissement a également "héberg[é] les patients dialysés la nuit sur le site de la clinique" pour soutenir des structures telles que l’Atir, vandalisée, ou encore l'unité de néphrologie, l’U2NC. Son service de médecine est aussi "venu en aide aux patients polyhandicapés du foyer Paul Reznik gênés par les fumées toxiques des incendies environnants". Sans compter la naissance de 45 bébés, recensée par le service maternité de la clinique.