C’est par les réseaux sociaux que Khrystyna Pérault a été informée des offensives du Kremlin. Mariée à un Calédonien, elle vit à Nouméa depuis sept ans. Quand NC la 1ère l'a rencontrée, le mardi 22 février, elle attendait des nouvelles de sa famille, installée dans la ville de Lviv, pour mesurer le ressenti de la population sur place.
Comme il y a de grandes différences d'horaires, j'attends qu'elle se lève pour en savoir plus. Ce qui me calme un peu, c'est que ma famille est plutôt côté Pologne. Même si les troupes russes entrent en Ukraine et que la guerre commence, on va être un peu plus protégés.
"Douloureux" souvenir de la Crimée
Les provocations de Vladimir Poutine ravivent le souvenir de 2014. Khrystyna se trouvait encore en Ukraine quand la Russie a annexé la Crimée. "C'est douloureux. Avant ce jour-là, on a toujours dit qu'avec la Russie, on était comme frère et sœur. Mon père vit en Russie. Je n'ai jamais eu de problème avec les personnes russes. On était vraiment comme un pays voisin", confie-t-elle.
Quand ça a commencé, on a beaucoup espéré que l'Europe allait intervenir. Malheureusement, on s'est sentis abandonnés par tout le monde.
Pour cette jeune ressortissante ukrainienne, une escalade vers la guerre peut encore être évitée. A condition que la communauté internationale tienne tête à Poutine.
Il faut des réactions assez fortes du côté Amérique et surtout, Europe, qui est beaucoup plus proche de l'Ukraine. Si la réaction est forte, assez menaçante pour la Russie, je pense qu'on pourra arrêter ce genre de choses.
Dans un mois, Khrystyna doit accoucher d’une petite fille. Elle comptait rendre une visite surprise à sa famille. Mais Air France a annulé ses vols en direction de Kiev.
La crise ukrainienne vue de Calédonie, témoignage recueilli par Coralie Cochin