Une annonce fracassante, suivi d'un silence quasi assourdissant. Le monde politique a très peu réagi à la disparition imminente du seul quotidien calédonien, rendue publique le vendredi 10 mars. Seul communiqué reçu par les rédactions, celui émanant du Congrès, le lundi 13. "Cette situation de déficit de presse écrite nous afflige", y écrit son président, l'indépendantiste Roch Wamytan. "A l’heure où le Congrès réfléchit au renforcement de la démocratie calédonienne avec la venue d’une commission d’experts internationaux, voir disparaître Les Nouvelles calédoniennes nous affecte profondément"
"Maillon"
"Notre presse quotidienne locale, poursuit-il, est un maillon essentiel de l’information éclairée, pour se forger une opinion citoyenne. Un maillon essentiel de notre vie quotidienne, au travers de l’affichage des services et des rendez-vous de notre vie culturelle. Un maillon essentiel de notre lien social, notamment loin de la capitale, pour la Brousse et nos îles."
La mise en liquidation du journal est une bien triste nouvelle pour ses salariés, pour les Calédoniens et plus largement pour la démocratie en Nouvelle-Calédonie. Je souhaite qu’une solution soit trouvée au plus vite pour sauvegarder le quotidien ainsi que l’ensemble de ses équipes.
Communiqué envoyé par la présidence du Congrès, le 13 mars
Addition
Joël Kasarherou, qui porte le petit parti Contruire autrement, s'attarde sur ce manque de réaction. "La fin du quotidien Les Nouvelles calédoniennes annoncée vendredi 10 mars avec la mise à terre de 120 familles n’a fait aucun bruit dans la classe politique", souligne-t-il ce mardi sur les réseaux sociaux, dans un post qui étrille la situation du pays. Extrait : "La disparition du quotidien s’additionne à la situation critique de la SLN, au climat pesant des affaires, à l’exode progressif de la population et à la difficulté de boucler les fins de mois."
Ultime parution
Le dernier numéro de LNC, quotidien apparu en 1971, sortira jeudi 16 mars. Le même jour, le tribunal de commerce doit rendre sa décision quant au placement en liquidation judiciaire du quotidien, demandé par sa direction. Aucun repreneur ne s'est avancé. Sont également concernés le journal d'annonces Le Gratuit et l'imprimerie les IRN. La radio NRJ, autre entité du groupe Melchior, devrait continuer à émettre.