Le principal actionnaire d'Eramet a fortement tempèré ses critiques sur les choix stratégiques opérés par la PDG du groupe, Christel Bories. Ainsi pour la Nouvelle-Calédonie où la Société Le Nickel (SLN), premier producteur mondial de l’ingrédient de l’acier inoxydable est redevenue rentable.
La famille d’industriels français, à la tête de la société Auber& Duval, a bâti son empire dans les aciers spéciaux stratégiques haute performance, notamment ceux du Rafale. En Auvergne, la famille Duval est aussi connue et aussi discrète que la famille Michelin.
Eramet, qui se recentre sur ses actifs miniers calédoniens et gabonais, souhaite céder sa filiale Auber&Duval à un consortium qui regrouperait principalement Airbus et Safran. Des tensions, entre la PDG du groupe Eramet et les Duval, ont pu survenir. Une franche explication aurait eu lieu, permettant un retour au calme.
Retour au calme
La famille Duval, principale actionnaire d’Eramet, a donc transmis le 9 mars une réaction suite à l’annonce de son désaccord avec la gouvernance d’Eramet. Le 3 mars, l’Agefi avait publié des extraits d’un courrier adressé à l’Agence des participations de l’Etat, deuxième actionnaire d’Eramet à travers sa filiale FSI Equation.
Selon l’Agefi, ce courrier émettait des critiques sur le bilan de la PDG Christel Bories au terme de ses quatre années de mandat, soulignant notamment les difficultés de la Société Le Nickel (SLN) en Nouvelle-Calédonie.
"La famille Duval, qui n’a pas l’habitude de transmettre ses griefs par voie de presse, a choisi de revenir à un dialogue plus apaisé" estime le site spécialisé l’Usine Nouvelle. Le communiqué de la famille Duval indique en effet une volonté de calmer le jeu.
La famille Duval soutient la ligne stratégique défendue par le management. Il est d’usage à l’issue d’un mandat de quatre ans que les actionnaires conduisent des réflexions de manière sereine sur la gouvernance et ses possibles évolutions, avec pour seul objectif l’intérêt d’Eramet et de l’ensemble des parties prenantes.
La mine d'abord
Retour au calme donc entre Eramet et son actionnaire, possiblement au regard d'un constat. L’amélioration notable des résultats de la SLN calédonienne. Avec un coût de production proche de 12.000 dollars par tonne de nickel, celle-ci est désormais en mesure de faire face à la récente rechute des cours du métal, survenue après leur embellie. Le cours du nickel qui avait atteint 20.000 dollars est retombé à 16.000 dollars.
Eramet a besoin de stabilité et de temps pour finaliser la procédure de conciliation en cours à la SLN et pour obtenir une offre satisfaisante pour Auber&Duval, une activité stratégique du secteur aérospatiale, que le goupe minier veut céder"
La stratégie de baisse des coûts de production, portée par la PDG du groupe Eramet Christel Bories, a été obtenue avec les efforts et le soutien des mineurs et des métallurgistes de la SLN en Nouvelle-Calédonie. La vente d'Auber&Duval redonnerait une marge financière au groupe français de la transition énergétique lui permettant de nouveaux investissements miniers.
Le mandat Christel Bories, arrive à échéance en mai 2021 après quatre ans à la tête du groupe. Son renouvellement doit être discuté entre les actionnaires en amont de l’Assemblée générale prévue le 28 mai. La PDG du groupe bénéficierait du soutien de l'Etat et d’autant plus que le groupe se recentre sur ses activités minière et la production des métaux de la transition énergétique. Le nickel de la Nouvelle-Calédonie est en première ligne pour y parvenir.