Après plusieurs heures passées au gouvernement, l’intersyndicale de la fonction publique quitte la table des négociations, ce lundi 3 juillet, en fin de journée. Exit l’accord-cadre envisagé le matin, avec une revalorisation de 2,5 % du point d’indice. Les discussions avec l’exécutif sont au point mort. Seule l’augmentation de 1 % prévu début juillet semble encore d’actualité.
Vendredi, il nous a tous semblé que c’était une possibilité et là, ils viennent nous dire qu’on a mal compris. Que finalement, ils ne pouvaient pas inscrire ça dans le projet d’accord-cadre que nous souhaitons signer avec eux.
Christophe Coulson, président de l’UT CFE-CGC
Rassemblement devant le Congrès
Sollicité, le gouvernement n’a pas souhaité s’exprimer sur la situation.
Cette première journée de grève a aussi été marquée par la rencontre de l’intersyndicale avec la commission de la fonction publique au Congrès. Pas d’avancées concrètes, mais une prise de parole nécessaire pour mobiliser les fonctionnaires et les contractuels grévistes. Ils étaient plusieurs centaines rassemblés boulevard Vauban, dans l'après-midi.
On est toujours en train de vouloir nous faire passer pour des mendiants. Alors que ce qu’on demande, c’est une réparation d’un préjudice subi par l’ensemble des agents publics et des retraités en matière de pouvoir d’achat.
Tony Dupré, vice-président de la Cogetra
La revalorisation du point d’indice, qui permet de calculer les salaires, concerne les agents et contractuels de la fonction publique. Mais aussi les retraités territoriaux. Parmi eux, des personnes qui connaissent de plus en plus la précarité.
Le compte-rendu de Natacha Lassauce-Cognard et Christian Favennec
Marche à Nouméa
C'est donc reparti pour ce mardi. Au programme, une marche dès 8 heures à Nouméa entre la baie de la Moselle et le haut-commissariat, où une délégation doit être reçue. Puis retour au Congrès pour une série de rencontres, mais cette fois avec les groupes politiques. Reste à savoir si cette nouvelle journée de mobilisation sera suivie. Ce lundi, tout avait commencé avec un ensemble de manifestations un peu partout en Calédonie. En Brousse, à La Foa, Koumac ou Koné, dans les îles à Lifou, ou encore à l’île des Pins. À Nouméa, les grévistes s’étaient très tôt installés sur les principaux ronds-points, Berthelot, Belle-Vie ou Rivière-Salée, pour une distribution de tracts. De quoi engendrer des perturbations dans le trafic routier.
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Dans les établissements scolaires
Cette grève générale a notamment concerné le secteur de l'enseignement, avec des perturbations malgré tout limitées dans les établissements scolaires.
Le tour d'Erik Dufour et Gaël Detcheverry
Côté Nord
Dans le Nord, une soixantaine de personnes se sont postées devant la mairie de Koné. Camille Mosnier et Brice Bachon sont allés à la rencontre de grévistes qui peinent face à l'inflation.
"On est stigmatisés"
Des manifestants qui auront passé la journée à se défendre de ce qu’ils voient comme une "stigmatisation". "On est vus comme des fonctionnaires surpayés, des nantis, se désole Judicaël Eschenbrenner, secrétaire général du Soenc fonction publique. Pourtant, on a énormément de personnes dans la fonction publique qui vivent en dessous du salaire minimum." Avant de prendre en exemple la mairie de Nouméa, où, selon lui, "250 femmes touchent des salaires de 60 000 à 80 000 francs par mois, car elles sont payées au taux horaire. C’est une situation qu’on ne peut plus cautionner, on tire la sonnette d’alarme depuis des années sans être jamais entendus. On est toujours une variable d’ajustement."