La nomination de Gabriel Attal à Matignon vue depuis la Calédonie

Jean-Pierre Djaïwe, Gabriel Attal, Sonia Backès, Virginie Ruffenach, Nicolas Metzdorf et Victor Tutugoro.
Le Premier ministre français s'appelle désormais Gabriel Attal. Macroniste de la première heure, âgé de 34 ans, il remplace Elisabeth Borne à Matignon après un passage de six mois au ministère de l’Education. Réactions à cette nomination, en Nouvelle-Calédonie.

Le nouveau Premier ministre de la France ne connaît pas (encore) la Calédonie. Elisabeth Borne, qui l'a précédé à cette fonction, ne s'y est pas rendue durant son mandat à la tête du gouvernement. En revanche, elle a rencontré les parties prenantes au processus politique en cours pour écrire l'avenir institutionnel du Caillou. Quel rôle jouera Gabriel Attal ? En attendant de le savoir, voici les réactions que suscite localement sa nomination.

Nicolas Metzdorf, Loyalistes : "Une bonne nomination" 

“On a vu que Gabriel Attal avait fait un très bon ministre de l’Education nationale”, estimait Nicolas Metzdorf mercredi matin, à l'antenne radio de NC la 1ère. "Il défend des positions que la Calédonie avait mis en avant, notamment le port de l’uniforme à l’école”, a cité le député de la seconde circonscription, en faisant référence à la tenue commune en vigueur dans les écoles publiques de la province Sud. D'évoquer aussi "l’interdiction de l’abaya, le retour aux fondamentaux que sont l’apprentissage du français et les mathématiques… Il nous a donné quelques gages de sérieux, quelques gages politiques qui vont dans notre sens (…) On considère que c’est une bonne nomination pour l’instant."

Victor Tutugoro, UPM : "Nous aurons le temps de le croiser"

“Je serais content qu’il reprenne le dossier au moins avec la même attention que Mme Borne", commentait l'indépendantiste Victor Tutugoro, responsable de l'Union progressiste en Mélanésie, dans le journal de mercredi midi. "Même s’il ne connaît pas la Nouvelle-Calédonie, il a suffisamment, dans les rangs de l’Etat, des personnes qui sont très au fait de la situation politique en Nouvelle-Calédonie", a-t-il ajouté. "Je pense qu’il saura s’entourer et de toute manière, on continuera à travailler avec les représentants de l’Etat. Dans le calendrier qui nous est donné, conclut-il, jusqu’au mois de juillet ou de décembre 2024, nous aurons largement le temps de pouvoir le croiser, discuter avec lui."

Sonia Backès, Loyalistes : “Il portera la même ligne”

“C’est une très bonne nouvelle pour la France”, déclare Sonia Backès. “Il a porté des dossiers importants au ministère de l’Education nationale. Notamment l’uniforme à l’école, que l’on a porté ensemble”, renchérit la présidente de l’assemblée provinciale Sud, qui a côtoyé Gabriel Attal au sein du gouvernement Borne 2. “Pour l’instant, reconnaît-elle, il connaît assez peu les Outre-mer et la Nouvelle-Calédonie en particulier. Mais je sais que c’est un très proche du président de la République. Il continuera à porter la même ligne politique, en particulier la réforme constitutionnelle qui est en cours.”

Virginie Ruffenach, Rassemblement : “J’espère que la parole sera maintenue”

“J’espère que ce nouveau remaniement ne va pas remettre en cause les engagements du précédent gouvernement concernant la Nouvelle-Calédonie”, dit la présidente du groupe Rassemblement au Congrès. “À savoir la révision constitutionnelle du dégel du corps électoral, le maintien des élections provinciales avant la fin de l’année 2024 et sur une autre base, plus démocratique, je pense aussi à la représentation des élus au Congrès.” Et de résumer : “J’espère que la parole sera maintenue.”

Jean-Pierre Djaïwe, groupe Uni : “Il faut quelqu’un qui connaît le dossier”

La raison pour laquelle il y a remaniement ministériel, “ce sont les affaires de l’Etat”, note le président du groupe Union nationale pour l’indépendance. “Mais ce qui nous préoccupe au niveau de notre pays, c’est que nous sommes en discussion sur l’avenir institutionnel, et on le fait avec l’Etat”, poursuit Jean-Pierre Djaïwe. Or, “je crois savoir que le Premier ministre nommé ne connaît pas le dossier calédonien. Il va y avoir ensuite la nomination des ministres. On attend de savoir quel sera le ministre en charge des Outre-mer, parce qu’il faut bien quelqu’un qui connaît le dossier calédonien. C’est important, pour la suite des discussions à mener.”

Trois réactions à retrouver dans ce reportage de Dave Waheo-Hnasson et Sylvie Hmeun

©nouvellecaledonie

“Ça dépend de lui”, “un nouveau regard”, “les caisses sont vides”…

Qu'en pense le Calédonien croisé dans la rue ? Aperçu à travers ce micro-trottoir réalisé mercredi matin à Nouméa.