Depuis le début du mois, il est interdit d'importer en Nouvelle-Zélande des matériaux contenant de l'amiante. Wellington rejoint ainsi plus de 50 États, dont l'Australie, qui bannissent la substance. Les pays du Pacifique sont appelés à en faire de même.
•
On estime que 170 décès par an sont liés à l'amiante en Nouvelle-Zélande, et ce chiffre devrait augmenter dans les années 2030-2040. Les fibres d'amiante sont invisibles, mais très dangereuses pour la santé : si elles sont inhalées, elles peuvent se déposer au fond des poumons et provoquer des maladies respiratoires graves comme le cancer du poumon.
« Le problème, ce n'est pas de vouloir avoir une région plus propre, débarrassée de l'amiante, mais c'est d'avoir la capacité d'y parvenir. La détection ne se fait pas en temps réel, vous ne pouvez pas vous contenter de jeter un coup d'œil et de dire 'c'est de l'amiante', il faut prendre un échantillon et l'envoyer pour analyse. »
Cela montre bien que l'amiante continue à être importée.
Or, éliminer ce matériau est très compliqué dans le Pacifique, souligne Rokho Kim, de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) :
« Vu la répartition géographique de ces États insulaires, même si l'on détecte la présence d'amiante dans certaines îles, il sera très difficile, très cher et techniquement ardu de l'enlever. Il n'y a pas les ressources humaines, techniques et financières pour gérer ces situations. »
Autre particularité de notre région, qui pourrait inciter à la plus grande prudence : les catastrophes naturelles. Cela augmente le risque d'inhaler des fibres d'amiante, fait valoir John O'Grady :
« Si des cyclones frappent des pays et détruisent des bâtiments, évidemment, si ces constructions contiennent de l'amiante, alors des débris amiantés vont contribuer à rendre la situation encore plus dramatique. »
Après le passage du cyclone Pam au Vanuatu, plus de 100 kg de plaques d'amiante abîmées ont été découverts à l'hôpital de Port-Vila.
Si les pays de la région ne prennent pas des mesures au plus vite pour interdire le recours à cet isolant bon marché, les répercussions sur la santé seront dramatiques, préviennent les organisations.
Environ deux millions de tonnes d'amiante sont encore fabriquées chaque année. Les principaux producteurs sont la Russie, la Chine et le Kazakhstan.
Niue, à Nauru, aux Kiribati et au Vanuatu concentrent 83% de l'amiante présente dans le Pacifique
Or, dans notre région, seules l'Australie et (désormais) la Nouvelle-Zélande interdisent ce matériau isolant, que l'on trouve beaucoup à Niue, à Nauru, aux Kiribati et au Vanuatu. Ces quatre pays concentrent 83% de l'amiante présente dans le Pacifique. L'absence de réglementation favorise l'importation de matériaux potentiellement dangereux, explique John O'Grady, directeur général de Contract Environmental, qui a réalisé une étude sur le sujet pour le compte du PROE, le Programme régional océanien de l'environnement :« Le problème, ce n'est pas de vouloir avoir une région plus propre, débarrassée de l'amiante, mais c'est d'avoir la capacité d'y parvenir. La détection ne se fait pas en temps réel, vous ne pouvez pas vous contenter de jeter un coup d'œil et de dire 'c'est de l'amiante', il faut prendre un échantillon et l'envoyer pour analyse. »
L'amiante continue à être importée
Il arrive donc que l'on découvre un peu tard la présence de la substance dangereuse. C'est ce qui s'est passé en juillet dernier, aux Îles Salomon : un hôpital a pris feu et c'est à ce moment-là qu'on a trouvé de l'amiante dans le bâtiment, censé ne pas en contenir. C'est au cours de travaux de réfection que la substance a été ajoutée.Cela montre bien que l'amiante continue à être importée.
Or, éliminer ce matériau est très compliqué dans le Pacifique, souligne Rokho Kim, de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) :
« Vu la répartition géographique de ces États insulaires, même si l'on détecte la présence d'amiante dans certaines îles, il sera très difficile, très cher et techniquement ardu de l'enlever. Il n'y a pas les ressources humaines, techniques et financières pour gérer ces situations. »
Autre particularité de notre région, qui pourrait inciter à la plus grande prudence : les catastrophes naturelles. Cela augmente le risque d'inhaler des fibres d'amiante, fait valoir John O'Grady :
« Si des cyclones frappent des pays et détruisent des bâtiments, évidemment, si ces constructions contiennent de l'amiante, alors des débris amiantés vont contribuer à rendre la situation encore plus dramatique. »
Après le passage du cyclone Pam au Vanuatu, plus de 100 kg de plaques d'amiante abîmées ont été découverts à l'hôpital de Port-Vila.
Si les pays de la région ne prennent pas des mesures au plus vite pour interdire le recours à cet isolant bon marché, les répercussions sur la santé seront dramatiques, préviennent les organisations.
Environ deux millions de tonnes d'amiante sont encore fabriquées chaque année. Les principaux producteurs sont la Russie, la Chine et le Kazakhstan.