A la provenderie de Saint-Vincent, du côté de la Tamoa, le silo à blé est quasi vide alors qu’il devrait contenir 750 tonnes de grains. Une situation tristement classique et récurrente ces derniers temps. En cause : la guerre en Ukraine et les pénuries qui en découlent.
On a en général un mois de stock de sécurité mais avec les problèmes de transport, qui s’ajoutent aux problèmes de disponibilité de la matière première (…) tout le monde se rabat ailleurs entre autre, sur l’Australie. D’habitude, on va commander pour six à douze mois, puis après, on fait venir petit à petit mais là, ce n’est plus le cas.
Yves Jean-Baptiste, directeur général du groupe Saint-Vincent
Flambée des prix
L’entreprise a de plus en plus de mal à assurer sa production annuelle de provenderie à destination des porcs, bovins, volailles et crevettes, soit 20 000 tonnes par an. "Dans les silos, on a vu qu’il restait cinq tonnes de blé, on va recevoir deux-trois containers dans la journée et ce soir il n’y aura plus rien, donc heureusement qu’il y a un bateau qui est arrivé hier midi" précise Yves Jean-Baptiste.
Sur un bateau se trouve habituellement une trentaine de containers, "mais c’est très tendu."
Des problèmes d’approvisionnements auxquels s’ajoutent des hausses des prix sur les matières premières et le fret. En septembre, l’entreprise sera d’ailleurs contrainte d’augmenter de 15 francs le prix du kilo d’aliments pour porcs. Sachant qu’une porcherie de taille moyenne consomme 1000 tonnes par an ; cela représentera un surcout de 15 millions de francs pour l’éleveur.
Il y a des filières qui sont plus compliquées, comme le porc, car le prix est réglementé à l’achat par l’OCEF. "C’est plus compliqué que quand l’éleveur vend librement sur le marché. Il y a nécessité urgente de réagir" conclut-t-il.
Dans les mois qui viennent, le groupe Saint-Vincent s’attend à des pénuries et hausses de prix importantes sur la farine boulangère et le riz.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry.