Des négociations historiques débutent ce lundi au siège des Nations unies, à New York. L'enjeu: assurer la protection de la haute mer et des grands fonds situés au-delà des plateaux continentaux des États, soit près de la moitié de la surface de la planète.
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On entend souvent parler de la création de nouvelles aires marines protégées dans le Pacifique. Même si on est encore très loin de l'objectif mondial de protéger 10% des océans d'ici 2020, les choses semblent aller dans le bon sens.
Les bonnes volontés de certains États ont toutefois leurs limites. Aujourd'hui, au-delà des juridictions nationales (limite de 200 milles), la biodiversité marine est à la merci des intérêts des uns et des autres. Il faut faire évoluer le droit international de toute urgence pour protéger nos ressources, plaide Callum Roberts, professeur à l'université d'York, en Angleterre :
« Au cours des vingt dernières années, on a perdu environ 98% des tortues luth du Pacifique. C'est absolument scandaleux. C'est parce qu'elles sont pêchées en haute mer, victimes de la pêche à la palangre, prises au piège d'autres filets… Si on ne s'attaque pas à ces problèmes, la tortue luth pourrait disparaître complètement de l'océan Pacifique. Mettre fin à plus de 100 millions d'années de présence de cet animal en l'espace d'une seule génération humaine serait monstrueux. »
La haute mer a longtemps été préservée par son éloignement des côtes. Ces vastes zones ont aussi bénéficié de la méconnaissance de leur richesse. Ce n'est plus le cas désormais, souligne Elizabeth Wilson, en charge du secteur politique marine internationale au sein de l'ONG américaine Pew. Maintenant que les hommes s'intéressent aux ressources minérales sous-marines et aux ressources génétiques marines, et qu'ils ont développé des techniques de pêche en eau profonde, il est temps d'agir :
« Il faut protéger la biodiversité marine, certaines espèces menacées vivent en haute mer, il y a aussi des coraux. Si on a besoin d'un cadre réglementaire global, c'est également parce que l'intérêt grandissant que l'on observe pour la haute mer pourrait entraîner des problèmes entre les différents acteurs. Il faut que l'on coordonne tout cela pour faire en sorte que ce soit bien géré et que la pérennité des ressources soit assurée. »
Mettre en place un cadre juridique contraignant pour préserver ce bien commun est donc une nécessité. Ça peut aussi être le point de départ de nouvelles initiatives, explique Callum Roberts :
« J'espère que ça sera un outil, qui permettra la création d'aires marines protégées dans cet espace partagé. »
Il faudra toutefois être patient. Un comité préparatoire se réunit à partir d'aujourd'hui et pendant deux semaines. Trois autres réunions sont prévues d'ici fin 2017. Il faudra ensuite organiser une conférence intergouvernementale pour négocier un éventuel traité.
Les bonnes volontés de certains États ont toutefois leurs limites. Aujourd'hui, au-delà des juridictions nationales (limite de 200 milles), la biodiversité marine est à la merci des intérêts des uns et des autres. Il faut faire évoluer le droit international de toute urgence pour protéger nos ressources, plaide Callum Roberts, professeur à l'université d'York, en Angleterre :
« Au cours des vingt dernières années, on a perdu environ 98% des tortues luth du Pacifique. C'est absolument scandaleux. C'est parce qu'elles sont pêchées en haute mer, victimes de la pêche à la palangre, prises au piège d'autres filets… Si on ne s'attaque pas à ces problèmes, la tortue luth pourrait disparaître complètement de l'océan Pacifique. Mettre fin à plus de 100 millions d'années de présence de cet animal en l'espace d'une seule génération humaine serait monstrueux. »
La haute mer a longtemps été préservée par son éloignement des côtes. Ces vastes zones ont aussi bénéficié de la méconnaissance de leur richesse. Ce n'est plus le cas désormais, souligne Elizabeth Wilson, en charge du secteur politique marine internationale au sein de l'ONG américaine Pew. Maintenant que les hommes s'intéressent aux ressources minérales sous-marines et aux ressources génétiques marines, et qu'ils ont développé des techniques de pêche en eau profonde, il est temps d'agir :
« Il faut protéger la biodiversité marine, certaines espèces menacées vivent en haute mer, il y a aussi des coraux. Si on a besoin d'un cadre réglementaire global, c'est également parce que l'intérêt grandissant que l'on observe pour la haute mer pourrait entraîner des problèmes entre les différents acteurs. Il faut que l'on coordonne tout cela pour faire en sorte que ce soit bien géré et que la pérennité des ressources soit assurée. »
Mettre en place un cadre juridique contraignant pour préserver ce bien commun est donc une nécessité. Ça peut aussi être le point de départ de nouvelles initiatives, explique Callum Roberts :
« J'espère que ça sera un outil, qui permettra la création d'aires marines protégées dans cet espace partagé. »
Il faudra toutefois être patient. Un comité préparatoire se réunit à partir d'aujourd'hui et pendant deux semaines. Trois autres réunions sont prévues d'ici fin 2017. Il faudra ensuite organiser une conférence intergouvernementale pour négocier un éventuel traité.