Changer de voie professionnelle, certains se contentent d’y penser, d’autres franchissent le pas. Et la crise sanitaire a encore accéléré le processus pour certaines personnes. Rencontres avec ceux qui ont osé.
Guidés par la crise sanitaire ou non, certains Calédoniens décident de se reconvertir professionnellement. Parmi eux, des ex-salariés qui ont décidé de devenir leur propre patron grâce à l’accompagnement du réseau associatif « Initiatives NC ».
De l’agence de voyage aux vêtements pour enfants
Chaque jour, elles sélectionnent et rachètent des vêtements à des particuliers pour les revendre sur internet. Pourtant rien ne prédestinait ces deux amies à se lancer dans le e-commerce. Agents de voyage, la crise Covid a accéléré leur désir d’entrepreneuriat. Ces ex-salariées sont depuis février à la tête de la première boutique en ligne de vêtements seconde main pour enfants.
"Le projet est né il y a déjà deux années. J’avais en tête l’idée de quitter le monde du salariat pour pouvoir m’occuper de mes enfants un peu plus" explique Graziella Vicet, cofondatrice de « l’île ô pépites » , "et le confinement a poussé à mener ce projet à bien parce qu’on a eu du temps pour y réfléchir. Donc j’ai proposé à Léa de m’accompagner dans l’aventure et on s’est lancées".
Le confinement a aussi boosté les ventes. Elles ont depuis développé un réseau de point relais dans le Sud et en brousse pour le dépôt des vêtements. Plus de 1500 pièces déjà en stock.
" On avait fait une étude de marché pour savoir si ce besoin qu’on avait nous en tant que jeunes mamans était partagé par les autres mamans sur le territoire. Et on s’est bien rendu compte que oui" confirme Léa Guillet, l’autre cofondatrice.
De salarié de la SLN à patron d’une entreprise de transport
Covid ou pas, Raymond Daouka a lui aussi franchi le pas de la reconversion professionnelle. Après douze années de maintenance industrielle à la SLN, il décide de quitter le confort du salariat pour monter son activité de transport de marchandises et de matériel.
" Avec toutes ces expériences que j’ai vécues, ça m’a donné des ailes pour pouvoir essayer d’être patron moi-même" explique Raymond le gérant de « Djiria transport ». "J’ai commencé le 1er mars 2020. Pas évident, j’ai commencé avec le Covid-19, mais on a fait avec".
Reste maintenant à fidéliser la clientèle et à décrocher de nouveaux contrats. L’entrepreneur espère pouvoir se verser un salaire d’ici quelques mois.
Le reportage de Sheïma Riahi et Cédric Michaut
L’effet crise sanitaire
Si la reconversion professionnelle a toujours existé, il est vrai que la crise du Covid a parfois accéléré le processus pour certains.
C’est ce qu’expliquait ce mardi 20 avril Séverine Evin, la responsable du pôle information orientation au Giep NC (Groupement pour l'insertion et l'évolution professionnelles). Elle était l’invitée du journal télévisé de Nadine Goapana sur NC la1ère.
"La crise sanitaire qui a touché la Calédonie l’année dernière a amené des salariés de façon très abrupte à se reposer des questions sur leur avenir professionnel" concède Séverine Evin.
Quelles motivations ?
Changer de voie professionnelle, pourquoi ? Les personnes sont-elles motivées par l’envie de gagner plus d’argent ou de vivre une vie plus épanouie ?
Pour Séverine Evin, ces motivations sont très personnelles et dépendent aussi à quel stade de sa carrière professionnelle se trouve le candidat à la reconversion. Mais c’est toujours selon elle basé sur une volonté d’épanouissement.
Quel accompagnement ?
Plusieurs dispositifs existent pour accompagner les personnes qui souhaitent se reconvertir professionnellement.
Il faut d’abord faire un bilan de compétences pour mesurer ses envies et ses atouts. Un bilan qui peut être financé par l’employeur quand on est salarié dans le cadre des dispositifs proposés notamment par le Fiaf, le Fonds interprofessionnel d’assurance formation.
Le Giep NC propose également des accompagnements.
Et enfin, il existe tout un panel de dispositifs économiques qui aident à la construction de projets. Notamment via la Chambre de commerce et d'industrie ou la chambre de métiers et de l'artisanat.
Pour en savoir plus sur la formation professionnelle, vous pouvez également vous rendre sur le site du gouvernement.
Retrouvez l’intégralité de cet entretien avec Séverine Evin ci-dessous :