La SLN autorisée à utiliser un fioul plus polluant pour réduire le coût de son électricité

La CAT, centrale accostée temporaire, de la SLN à Doniambo en octobre 2022.
Face à la baisse d'activité de la société minière, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie permet désormais à la SLN de changer le combustible de sa centrale électrique. Elle utilisera désormais un fioul avec une teneur en soufre plus importante, donc plus polluant mais moins cher. L'exécutif promet que ce changement n'aura pas d'impact environnemental et sanitaire négatifs.

Un coup de pouce qui sent le soufre ? Dans une mauvaise passe depuis des années, la Société Le Nickel pâti, pour ne rien arranger, de la crise actuelle qui réduit son activité, en plus de mettre à mal ses installations en Brousse. 

Dans ce contexte, le gouvernement a validé ce mercredi en collégialité une mesure qui doit permettre à la SLN "d'économiser jusqu'à 120 millions de francs d'ici la fin de l'année 2024".

Baisse d'activité et hausse de la teneur en soufre

Selon l'exécutif, la baisse d'activité de l'usine de Doniambo est synonyme de baisse de puissance des fours, donc, mécaniquement, de baisse des émissions de dioxyde de soufre de la centrale accostée temporaire (CAT). Le dioxyde de soufre est un gaz à effet de serre produit lors de la combustion des carburants. En plus de participer au réchauffement climatique, ce gaz est aussi dangereux pour la santé car son inhalation provoque des problèmes respiratoires et pulmonaires. Pour limiter ses émissions, la SLN est tenue réglementairement d'utiliser du fioul à très basse teneur en soufre à hauteur de 30 à 40%. Un carburant qui "coûte environ 35 dollars par tonne de plus que le fioul à basse teneur en soufre", toujours selon le gouvernement. Gouvernement qui a donc décidé d'autoriser l'industriel à n'utiliser que du fioul à basse teneur en soufre, donc plus riche en soufre et plus polluant que le précédent, pour une période d'observation allant jusqu'au 31 octobre 2024.

Pas de dépassement d'émissions prévu

Un changement qui n'aura pas d'impact majeur sur la qualité de l'air. C'est en tout cas, ce que promet le gouvernement selon qui "malgré cette adaptation, la quantité d’émissions de dioxyde de soufre prévue sur l’année 2024 devrait être inférieure au volume qui aurait été émis si l’installation fonctionnait à son régime nominal".