La situation devient critique à la SLN, où une nouvelle étape vient d'être franchie. Après le mandat ad hoc, l'industriel a sollicité une procédure de conciliation. La semaine prochaine, un conciliateur sera désigné pour trouver un accord entre l'entreprise et ses principaux créanciers.
La SLN en procédure de conciliation. Une demande initiée par l'industriel ce mercredi auprès du tribunal de commerce de Nouméa. En clair, en début de semaine, un conciliateur sera désigné pour trouver un accord entre l'entreprise et ses principaux créanciers. La durée de la conciliation est de quatre mois et peut être éventuellement prorogée d’un mois supplémentaire.
Un stock historiquement bas
En cause, annonce la SLN, des blocages perlés sur l'ensemble de ses centres miniers. Le site de Kouaoua est à l'arrêt et celui de Thio tourne au ralenti. Du coup, la «vieille dame» peine à s'approvisionner en minerai. Son stock a atteint des niveaux historiquement bas, moins de 200 000 tonnes. Et difficile de faire mieux en période de pluie.
48 000 tonnes au lieu de 55 000
Conséquence, la puissance des fours a été diminuée. La SLN ambitionnait une production de 55 000 tonnes de nickel en 2020. Finalement, 48 000 tonnes sont sortis de ses fours. Déficitaire depuis plusieurs années, la SLN n’a pas su se relever depuis. En 2018, l’industriel affichait encore des pertes de l’ordre de 11 milliards de francs, 10 milliards en 2019. La SLN devrait annoncer cette année de nouvelles pertes pour 2020.
Le gel des dettes de la société
Si le contexte social actuel perdure, dans les prochains jours, le Directeur Général de la SLN sera contraint d’enclencher une procédure collective. Il devra solliciter auprès du tribunal du commerce le placement de la SLN sous une procédure de sauvegarde judiciaire. Cela entrainera le gel de toutes les dettes de la société.
Les charges sociales et les impôts
Ainsi à titre d’exemple, la SLN n’acquittera pas les charges sociales qu’elle doit à la Cafat au jour de l’ouverture de la procédure. La rémunération des prestataires, due là aussi au jour de l’ouverture de la procédure, et non encore acquittée par la SLN, sera également gelée. Même chose pour les impôts, ceux qui seront dûs par la SLN, au jour de l’ouverture de la procédure collective, seront gelés.
Un administrateur nommé par le président du tribunal de commerce
Pendant la durée de la sauvegarde judiciaire, le dirigeant de l’entreprise sera assisté d’un administrateur nommé par le président du tribunal de commerce.
Le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Cédric Michaut :