7 h ce matin en baie de Sainte-Marie, à Nouméa. David Ugolini, le président de la société calédonienne d’ornithologie (SCO) et des bénévoles de l’opération SOS pétrels bravent le vent et le froid.
Comme tous les matins depuis une dizaine de jours, ils procèdent à un lâcher de puffins du Pacifique ou puffins Fouquet. Ils sont 26 au total ce jeudi matin, tous récupérés à terre depuis 18h la veille. Les bénévoles ou des particuliers les ont ramassés lors de patrouilles nocturnes entre Magenta, Ouémo, la Vallée des colons ou les Portes de fer.
Le problème de la pollution lumineuse
Il faut dire que cet oiseau marin est perturbé par la lumière des villes.
" Ce sont des oiseaux qui volent beaucoup de nuit. Ils sont éblouis par les lumières artificielles et viennent s’échouer sur la côte, particulièrement dans la ville parce qu’il y en a partout, c’est le problème de la pollution lumineuse" explique David Ugolini. "Depuis le début du mois, on a eu des nuits noires de nouvelle Lune et ça rend l’éclairage artificiel encore plus attractif pour ces oiseaux là. Et les grands vents nous rabattent aussi les jeunes qui ne savent pas bien voler sur la côte. La conjonction de tout ça fait qu’on a pas mal d’échouages".
Que faire en cas de découverte ?
Depuis mercredi dernier, près d’une centaine de puffins ont été récupérés par l’association, qui rappelle l’importance de ne pas les apprivoiser chez soi.
" Il est important de nous appeler, notamment pour ne pas commettre de maladresses dans le traitement de l’oiseau, parce qu’il ne s’agit pas de lui donner à boire de l’eau douce, de le nourrir avec des croquettes à chat, avec du pain ou avec du riz comme beaucoup de gens, en pensant bien faire, essayent de le faire. Il s’agit d’oiseaux marins qui ont un régime alimentaire très particulier, ce ne sont pas des oiseaux qu’on peut garder comme des oiseaux de volière. Ce sont des animaux sauvages qui ont un régime alimentaire spécifique et qui sont potentiellement blessés sans que ça se voit forcément".
Identifier les zones sensibles
Chaque signalement est une avancée pour le projet Pollux NC que la SCO développe avec l’Observatoire de l’environnement. Il permet d’identifier les zones sensibles d’échouage et ainsi créer par la suite des mesures de gestion via des partenariats avec les collectivités.
Ce jeudi, quelques oiseaux ne se sont pas envolés avec leurs congénères. Trop fatigués ou blessés, ils sont déposés au parc forestier le temps de se refaire une santé.
David Ugolini et les bénévoles seront à nouveau au rendez-vous du lâcher de puffins demain, et tous les jours pendant deux à trois semaines.
Pour signaler un oiseau en détresse, vous pouvez contacter l’association au 83 89 40 ou sur sa page Facebook.
Regardez le reportage de Brigitte Whapp