La vaccination contre le Covid-19 tourne au ralenti

Après avoir tourné à plein régime, les centres sont désertés depuis quelques jours.
Alors que les urgences et le service de réanimation du Médipole frôlent la saturation, les centres de vaccination attirent de moins en moins de monde. Un phénomène qui inquiète les autorités sanitaires.

Pas de file d’attente, des salles d’observation quasi-vides, les vaccinodromes tournent au ralenti. Avec une équipe de quarante personnes, Ko We Kara s’attendait pourtant à une grosse affluence, après le fermeture du centre de vaccination du Médipôle. Mais force est de constater que les Calédoniens ne s’y bousculent pas. "La vaccination vous permet de vous protéger, vous et vos proches, rappelle Thierry Chhuy, médecin de la DPASS. C’est en combinant cette vaccination avec un confinement et un dépistage de masse qu’on va arriver à se sortir de cette crise et à retrouver un semblant de vie normale." 

L’effet dépistage 

Même inquiétude au vaccinodrome de la mairie de Nouméa : seulement 365 injections ce lundi, au lieu des 1 000 attendues. Parmi les raisons possibles de ce ralentissement, la mise en circulation des TROD, les tests rapides d’orientation diagnostic, aussi appelés tests antigéniques. "Peut-être que les Calédoniens se rassurent faussement, avec ces tests négatifs, suppose Dominique Megraoua, médecin responsable du centre de vaccination de la mairie de Nouméa. C’est très bien d’aller se faire tester au moindre doute mais il ne faut pas rentrer chez soi rassuré. Il faut aller se faire vacciner dans la foulée pour rester protégé avec une 2ème dose trois semaines après."

Un objectif quotidien de 5 000 doses qui n’est plus atteint 

Ce week-end, à peine 2 350 doses ont été administrées. On est loin de l’objectif des 5 000 vaccinations par jour fixé par le gouvernement. A ce rythme, certains centres de vaccination pourraient fermer pour renforcer les urgences et les centres de soin."Je pense que les gens n’ont pas conscience de la réalité actuelle de ce qui se passe au CHT, s’inquiète Patricia Pèdre, directrice adjointe de la DPASS. Avant de citer en exemple les réanimateurs "déjà en train de choisir qui aura le droit d’aller en réanimation et qui n’aura pas le droit d’y aller" ou le problème de "qui va pouvoir être soigné ou pas" "pour les autres maladies, les autres accidentés". Pour Patricia Pèdre, certaines personnes pensent "qu'on a a le temps", parce que "la maladie, pour l’instant, ne touche peut-être pas (leur) famille directement." 

Mais regardez ce qui se passe à Tahiti ! Dans quinze jours, on sera tous en train de pleurer.

Patricia Pèdre, directrice adjointe de la DPASS

Pour rappel, 90 % des malades hospitalisés ne sont pas vaccinés. Mais toutes les personnes guéries étaient protégées des formes graves de la Covid par le vaccin.  

 

Le reportage télé de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry