Comme lors du premier confinement, les restaurants n’ont plus le droit de recevoir de clientèle, mais peuvent faire de la vente à emporter. Si ce système limite la casse, c’est loin d’être la panacée.
On croyait le système du drive-in réservé au fast-foods, Covid oblige, les restaurants s’y mettent à leur tour. Le principe est simple : on passe commande sur internet ou sur place, on règle et on repart avec ses plats.
« On a besoin quand même de faire rentrer de l’argent et comme les clients sont habitués à ce qu’on leur fasse une prestation, c’est vrai que çà nous rend service, mais ça rend service aux clients, c’est ça aussi qui nous fait plaisir, le retour de clients » explique Jean-Philippe Frémondière, co-gérant de restaurant.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry.
Maintenir une activité
Grâce à ce dispositif bien rodé, l’établissement reçoit une soixantaine de commandes par jour : pas de quoi compenser les 120 couverts quotidiens habituels, mais suffisant pour conserver la moitié du personnel et maintenir une activité.
« On est content de travailler, après, les horaires sont différents, on travaille en journée continue, on n’a pas de service le soir, c’est plus du tout le même concept. Mais bon, on était préparé, on a très vite changé de cap quand on a su qu’on allait être confinés » commente le chef Aurélien Bouygues.
« Ça nous flingue complètement »
Malgré ces efforts, le restaurant a perdu 60 % de son chiffre d’affaire.
Grosses pertes également pour un restaurant/snack du centre-ville, très pénalisé par le télétravail.
« Ça nous flingue complètement. On va rester positif, mais je sais pas trop comment. Il faut trouver des ressorts pour être positif, pour essayer de trouver de la stimulation » commente Jeff Santini, co-gérant. « Ça passe par le fait d’ouvrir aussi. On ouvre, ça nous permet de voir des petites choses, d’améliorer des petites choses qu’on n’a pas vues parce qu’on avait la tête dans le guidon. Mais après, en parlant chiffre d’affaire pur, non, c’est compliqué ».
Des salaires à payer malgré tout
Compliqué, voire catastrophique. Les ventes plafonnent à une douzaine de plats les bons jours et les cinq employés sont tous au chômage partiel. Or, c’est à l’employeur d’avancer les salaires.
« D’ici dix jours, on va faire les payes. Je ne sais pas comment on va faire. Pour le moment ça va aller, mais si ça continue, où on va ? » s’inquiète Jeff Santini.
Les restaurateurs ne sont pas au bout de leur interrogations : aides ou pas aides, ouverture totale ou partielle, tous se demandent à quelle sauce ils seront mangés à l’issu du confinement.