Le blocage persiste entre Nauru et la Nouvelle-Zélande

Le président de Nauru, Baron Waqa, avec le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Murray McCully, l'an passé.
Dénonçant les entorses à l'État de droit à Nauru, la Nouvelle-Zélande avait décidé, en septembre dernier, de suspendre son aide au secteur judiciaire de l'île. Quelques mois plus tard, aucun progrès n'a été réalisé, regrette le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères.
1,1 million de dollars par an : c'est le montant de l'aide versée chaque année à Nauru. Depuis six mois, Wellington a coupé les vivres, mais pas sa ligne téléphonique. Murray McCully, le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, a tenté de rétablir une relation de confiance avec les autorités nauruanes, sans succès :
 
« J'ai eu de brèves conversations avec des membres du gouvernement de Nauru. Il s'agissait de trouver un moyen d'avancer, mais malheureusement, ça ne semble pas avoir été possible, donc on va simplement attendre que ça devienne possible. »
 
En clair : il n'est pas question de recommencer à aider le système judiciaire nauruan à fonctionner. Les critiques émises en septembre dernier sont toujours valables : Wellington regrettait le renvoi, puis l'arrestation de la plupart des députés de l'opposition, l'annulation du passeport d'un autre député, l'expulsion des magistrats étrangers, mais aussi la censure de certains sites Internet, dont Facebook… 
 
La Nouvelle-Zélande est le seul pays à avoir pris une telle décision. L'Australie, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, Julie Bishop, a seulement « demandé au président de Nauru si l'État de droit était bien respecté ». « L'aide à Nauru n'est pas menacée », a-t-elle précisé.
 
« La situation de l'Australie est totalement différente », a souligné Murray McCully. Non seulement, Nauru héberge un centre de rétention pour le compte de Canberra, mais l'aide australienne va aux secteurs de la santé, de l'éducation et de la gestion du secteur public. Murray McCully :
 
« J'ai dit à Julie Bishop, à l'époque, qu'on prenait cette décision à contre-cœur. Le système judiciaire qu'on finançait était utilisé à des fins auxquelles on ne voulait pas être associé. »
 
Récemment, le gouvernement nauruan a annoncé que le droit d'inscription aux prochaines élections était porté à 2 000 dollars, contre 100 dollars auparavant. Ce n'est pas bon signe, regrette Murray McCully :
 
« Ce genre de mesures ne nous rapprochent pas d'une solution aux problèmes qui ont causé des critiques internationales. On espère arriver bientôt à un stade où on pourra faire des progrès, au lieu de régresser encore. »
 
La date des élections n'a pas encore été arrêté, mais elles devraient se tenir en milieu d'année.