Blocages, ou activité au ralenti : la mobilisation de l'Ican et du collectif «usine du Sud = usine pays», renforcée par une grève générale de l'USTKE, affectait ce mercredi de nombreux centres miniers de Nouvelle-Calédonie.
Rédactions de NC la 1ere, avec F.T. •
[MISE A JOUR DU SOIR]
A partir de 6 heures, ce mercredi matin, l'accès à l'usine SLN de Doniambo était bloqué par les adhérents de l'USTKE. Une action à Nouméa, mais aussi beaucoup d'autres, sur une grande partie des sites miniers calédoniens. Et toujours le même motif : soutien à l'Ican et au projet Sofinor-Korea Zinc pour la reprise de l'usine du Sud.
Les explications d'Erik Dufour et Nicolas Fasquel :
«La SLN, c'est l'Etat»
Un blocage synonyme de message à l’Etat : «La SLN, c’est l’Etat», ont résumé les représentants de l'USTKE lors d'un point presse à la Vallée-du-Tir. «Et on va continuer comme ça jusqu’à vendredi.» Soit le 4 décembre, échéance dans les discussions entre Trafigura et Vale. Le tout sur fond de tables rondes dédiées au nickel et à l'usine du Sud, ce mardi et encore demain.
Le projet refait surface, et l’exigence de la due diligence est posée. A savoir permettre à Korea-Zinc et Sofinor de pouvoir faire toutes les vérifications utiles et nécessaires, notamment sur la remise en état de l’usine, sur les problématiques environnementales, sur le bassin KO2, sur le projet Lucy.
De Tiébaghi à Poya, des sit-in ont été organisés par la fédération mine de l’USTKE. Une distribution de tracts a eu lieu à l’entrée de l'usine du Nord, à Vavouto. Et à Népoui, blocage ce matin de Bernheim par le collectif Cîmâdo popaï. Le groupe est actif depuis un an sur cette mine. Il réunit des jeunes de la tribu de Waté, à Pouembout. Aujourd’hui, en solidarité au mouvement «usine du Sud = usine pays» et à la grève de l’USTKE, le collectif a demandé que les portes restent fermées.
Le récit de Camille Mosnier et David Sigal :
Le collectif Cîmâdo popaï annonce bloquer Berhneim jusqu’à jeudi soir, au moins : tout dépendra de la prochaine table ronde. Pour la SLN, une journée de fermeture représente au moins vingt millions de francs de perte.
Pas d'activité à Monéo jusqu'à lundi
Côte Est, plus d’activité à la mine du cap Bocage jusqu'à lundi. Portail ouvert, sur ce site exploité par le groupe Ballande à Monéo. Mais les employés ont cessé le travail. Les grévistes de l'USTKE sont rejoints par les collectifs «usine pays» locaux de Houaïlou (avec notamment les coutumiers de Bâ), mais aussi de Ponérihouen et Poindimié, et par les salariés adhérents d’autres syndicats. Même les sous-traitants ne travaillent pas.
Autre acteur de la mine, la société NMC. Chez cette filiale de la SMSP, on nous signalait ce matin que l’activité était opérationnelle. La grève générale de l'USTKE a tout de même un fort impact sur les effectifs - la moitié du personnel est affiliée à ce syndicat. Pour l’instant, pas de blocage prévu sur les quatre sites de la Nickel mining company, aussi bien à l'extraction qu'au chargement des minéraliers.
De Tontouta à Yaté
A Tontouta, les accès aux installations du groupe Montagnat sont aujourd'hui fermés par l’Ican et le collectif.
On peut encore signaler la septième journée d'affilée sans desserte routière du Grand Sud par la rivière des Pirogues : la route a été à nouveau bloquée ce mercredi. L’activité du groupe MKM dans le secteur est perturbée. Un minéralier se trouve en attente de chargement depuis jeudi dernier.
Sans oublier, bien sûr, l'entrave des accès immédiats au complexe de Vale aux confins du Mont-Dore et de Yaté.
Et demain ?
L’USTKE fédération mine entend rester mobilisé devant des sites miniers de la SLN, demain. Ce même jeudi, le syndicat a prévu une grève générale de vingt-quatre heures, reconductibles, «sur l'ensemble du secteur privé interprofessionnel». Le collectif Nord a l'intention de manifester dès 7 heures à Koné, devant l’hôtel de province.... Bref, le dossier de la reprise de l’usine du Sud touche l’ensemble du pays. La pression est maintenue sur l’Etat, et sur les participants à la table ronde du haussariat.