Le bulletin du nickel : mauvaise mine et forte baisse dans un marché en proie aux doutes

Plaques ou cathodes de nickel russe de Nornickel (ex-Norilsk)
Le cours du nickel a baissé cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), tiré vers le bas par des prédictions d'offre excédentaire pour 2023, pour atteindre un plus bas depuis novembre, vendredi soir à Londres.

Le cours du nickel a décliné au fil de la semaine, le dollar pèse sur le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres devises car il s’enchérit de nouveau.

Le ralentissement de l'économie mondiale se profile et avec lui un frein à l'essor des véhicules électriques, "la demande des constructeurs automobiles devrait rester limitée", estiment les analystes de Bank of America en réponse à l’AFP.

Le géant russe Nornickel, principal producteur en Russie, a prévu un excédent d'approvisionnement de 120.000 tonnes sur le marché mondial du nickel cette année, affirme Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

Si cette évaluation est un peu moins favorable que celle du Groupe d'étude international du nickel (INSG), qui en automne prévoyait un excédent de 177.000 tonnes sur le marché, l'offre devrait rester supérieure à la demande, tirant les cours du métal vers le bas.

Lors de la présentation de ses résultats annuels, Nornickel a aussi indiqué que sa production pourrait diminuer "en raison de travaux de maintenance", poursuit Thu Lan Nguyen. Et la poursuite de la guerre en Ukraine continue de peser sur le négoce des métaux avec la Russie.

Dans ce contexte, "la production en Indonésie, premier producteur minier de nickel au monde, devrait faire l'objet d'une attention particulière", explique-t-elle, "le niveau de l'excédent de l'offre" devant alors être déterminé par les hausses de production attendues dans ce pays.

Le prix de l’acier inoxydable qui s’était redressé jeudi a rendu la majorité de ses gains vendredi, l’alliage de ferronickel trouve un support dans les prix les plus bas de décembre 2022.

Marex Spectron négociant au LME de Londres

En Nouvelle-Calédonie, le gouvernement français a accordé un nouveau prêt de 40 millions d’euros à la Société le Nickel (SLN) pour renflouer sa trésorerie. En difficulté depuis 2014, cette filiale d’Eramet, spécialiste du ferronickel de grande pureté pour les alliages d’acier, doit s’efforcer de sécuriser son avenir. La seconde usine du Territoire, KNS, elle aussi spécialisée dans l’alliage de ferronickel, qualité premium, a confirmé une hausse de sa production en 2022.

Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s'échangeait à 25.679 dollars (- 3,06%) vendredi après avoir reculé à un plus bas depuis novembre à 25.560 dollars, contre 27.794 dollars le vendredi précédent à la clôture. Sur la semaine, le nickel enregistre une baisse de 7,61%.