Des données favorables, d’autre non. Le sondage trimestriel de l'agence Reuters, publié jeudi, a montré une prévision médiane. L'offre de nickel raffiné dépassera la demande de 31 000 tonnes cette année et de 66 500 tonnes l'année prochaine.
Un paysage de prix baissier, malgré une situation qui est en apparence favorable. La semaine passée, l’agence d’information londonienne Kallanish Commodities, a relevé des données transmises par les douanes chinoises que les importations de minerai de nickel en mars ont totalisé 1,84 millions de tonnes, en hausse de 25% sur un mois.
Les importations de ferronickel, toujours sur un mois, ont bondi de 18%, à 334 400 tonnes. Mais, selon Fastmarkets (Metal Bulletin), "les négociations sur les prix ont été tendues, pas favorables aux producteurs, la tendance est baissière".
Tout d’abord, la production minière indonésienne, qui a chuté de 10% l'année dernière après l'interdiction d'exporter, augmente rapidement, de 53% au cours des deux premiers mois de cette année, selon le dernier bulletin mensuel du Groupe d’étude international du nickel (INSG).
Et puis, pour l’agence américaine Bloomberg, "les importations chinoises de minerai de nickel depuis les Philippines devraient augmenter ce mois-ci avec la fin de la saison de la mousson dans le principal centre de production de Surigao". Les livraisons de minerai du pays ont représenté 82% des importations totales des métallurgistes chinois l'an dernier.
La Chine compense, car elle a importé moins de nickel russe au premier trimestre de cette année. "Il devrait en être ainsi dans les deux prochains mois, en raison des inondations dans deux mines sibériennes de Norilsk Nickel", a rapporté l'agence chinoise SMM.
L’INSG, indique aussi que la demande mondiale devrait augmenter à 2,67 millions de tonnes en 2021 (contre 2,39 millions de tonnes l'année dernière). Mais, là encore, la production devrait suivre et passer à 2,72 millions de tonnes contre 2,49 millions de tonnes l'année dernière.
Les stocks de nickel sous mandat dans les entrepôts du LME ont bondi à 204 000 tonnes le 21 avril, des sommets jamais vus depuis la mi-2018. "Le nickel a perdu beaucoup de son intérêt suite à la technologie annoncée par Tsingshan en mars (production massive de mattes de nickel de qualité batterie). Si les perspectives ne sont plus aussi optimistes que pour le cuivre ou l’aluminium, il y a encore une demande présente sur le marché de l'acier autour de 16 000 dollars", commente l’analyste Christopher Grunsfeld de Marex Spectron.
De son côté, le groupe minier australien Sherritt a rapporté une production de nickel fini au premier trimestre de 4 200 tonnes, en hausse de 9% en glissement annuel. Il s'attend à produire 32 000 à 34 000 tonnes de nickel de qualité batterie cette année.
La société a déclaré qu'en 2020, "le nickel de classe 1 de haute pureté restera dominant dans la chimie des cathodes adoptée par les constructeurs automobiles". Mais, si la production de VE augmente, ce n'est pas encore le nirvana des métaux et du nickel.
Dans l'actualité toujours, le groupe brésilien Vale indique qu'il envisage la scission de son activité dans les métaux de base pour se développer dans la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques. Dans le rapport trimestriel de la société, Vale a commenté: "Alors que la demande continue de se redresser, nous voyons le marché du nickel en léger excédent en 2021. La demande fait face à des forces compensatoires, le Covid-19 persiste et la production de nickel en Chine et en Indonésie s'adapte à l'évolution de la demande".
Pour l’instant, les cours du nickel ont progressé. Ils ont terminé la semaine sur une pente ascendante. Le métal affiche 17 585 dollars/tonne + 1,78 %.