Le Comité des sages réagit au discours de Daniel Goa

Jean-Pierre Flotat, le président du Comité des sages, invité du JT du 8 août 2021
Le Comité des sages prend la parole ou plutôt la plume après, notamment, le congrès de l'Union calédonienne qui a eu lieu à Bourail. Comme ils l'ont déjà fait en d'autres occasions, ses membres lancent un appel à la responsabilité : ils condamnent des "propos agressifs et empreints de menaces".

Les discours de Daniel Goa ne passent décidément pas inaperçus. Les mots prononcés le week-end dernier, à Bourail, par le président de l’Union calédonienne, font aussi réagir le Comité des sages. En particulier cette notion : "Sortir par une décision unilatérale du processus de décolonisation et de l’Accord de Nouméa aurait des conséquences irréversibles sur la paix dans ce pays."

Deux références

L’instance chargée de veiller au respect des valeurs communes telles que le vivre-ensemble s’exprime via un communiqué diffusé ce mardi. Ses membres "tiennent à condamner fermement ces propos agressifs et empreints de menaces et qui appellent à la violence". Ils font aussi référence à une conférence tenue le 6 octobre durant laquelle, rapportent-ils, "Mathias Chauchat tenait le même type de discours s’agissant de l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie et évoquait ‘le recours aux violences physiques intercommunautaires’".

L’intervention du Comité s’inscrit dans le contexte actuel, c’est-à-dire les tentatives de renouer le dialogue entre partenaires des accords.

Si le but est d’imposer une vision politique de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, nous affirmons que la solution ne pourra aboutir que par une négociation libre de toutes pressions et respectueuse de l’opinion de l’ensemble des parties concernées. Celle-ci doit s’inscrire dans un esprit d’ouverture et des concessions sincères et réciproques.

Comité des sages, communiqué du 15 novembre

"Responsabilité"

"‘Retrouver la dignité du peuple kanak’ ne peut s’inscrire dans des actions extrêmes", poursuit l’instance, en allant plus loin : "Notre histoire démontre que le recours à la violence aboutit toujours à des impasses et demeure l’expression de la faiblesse ou de l’absence d’une volonté réelle de dialogue et de négociation. Nous devons tous garder en mémoire les affres des événements dramatiques qu’a connus notre pays et il est de la responsabilité de chacun d’entre nous de veiller à ne pas les reproduire. Cela doit aussi être la responsabilité de l’ensemble de notre classe politique et de leur entourage."

Signataires

Un texte signé par le président, Jean-Pierre Flotat, ainsi que Jean-Pierre Aïfa, le père Rock Apikaoua, Anne-Marie-Mestre, Marie-José Michel, Nisie Filitoga, Elie Poigoune, Marie-Claude Tjibaou et Billy Wapotro. Le Comité des sages a été créé fin 2017 pour accompagner la campagne du premier référendum prévu par l’Accord de Nouméa. Il se veut composé de personnalités reconnues, respectées et représentant la diversité calédonienne.