Le comportement des dugongs en Nouvelle-Calédonie, étudié par les scientifiques

Les dugongs et leurs habitudes sont finement étudiés
Une étude menée par l’association "opération cétacés" et les chercheurs de l’institut de recherche pour le développement permet de mieux comprendre la vie des dugongs en Nouvelle-Calédonie, particulièrement menacés par les actions anthropiques.

En 2012, 2013 et 2019, 16 dugongs ont été suivis via des balises, le long de la côte Ouest de la Grande Terre. Leurs déplacements ont été analysés : ils varient en fonction des heures de la journée et de la région observée.

Des habitudes quotidiennes décryptées

En général, ces animaux particulièrement menacés par l’activité humaine, privilégient les zones profondes durant le jour et se rapprochent des côtes la nuit. "Dans le lagon sud, les dugongs sont dans des eaux plus profondes tandis que sur la partie ouest, dans la région de Bourail, on a pu observer des dugongs qui sont à l'extérieur du lagon potentiellement parce que le lagon dans ces endroits est beaucoup plus étroit" explique Christophe Cleguer, chercheur à l’université de James Cook en Australie. Il est l'un des deux doctorants à avoir participé à ces études.

Ces dernières ont permis d'obtenir de nouvelles informations, grâce à des moyens aériens, comme la dynamique de déplacement "pour une gestion améliorée de l'espèce." indique Christophe Cleguer.

En Nouvelle-Calédonie, les scientifiques comptabilisent 700 dugongs. Ces animaux peuvent mesurer jusqu’à 3 mètres de long et peser 300 kg. L’étude menée par l’association opération cétacés et les chercheurs de l’institut de recherche pour le développement montre qu’ils peuvent parcourir 70 kilomètres en faisant des arrêts fréquents voire prolongés. "Soit ils transitent entre différents endroits, soit il y a des endroits où ils vont s'arrêter un certain temps et là, on suppose que ça peut être pour se nourrir donc il est probable qu'à ces endroits-là il y ait des dugongs" explique Claire Garrigue, chargée de recherche de l’IRD.

Lancement d'un projet de science participative

Dans le but d’enrichir ses connaissances sur l’alimentation des dugongs dans les herbiers calédoniens et de sensibiliser la population locale, l’IRD lance une étude participative de février à mai 2022 avec notamment une collecte de photos auprès du grand public.

Pour participer à cette contribution citoyenne, il faut prendre des photos d'herbiers lors de vos plongées ou sorties en mer, noter le point GPS ou le lieu d'observation et envoyer les clichés avec nom et prénom à sc.enherbe.nc@gmail.com

Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Laura Schintu : 

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