Le député Nicolas Metzdorf, à propos de l'accord trouvé entre l'État et Eramet sur la dette de la SLN : "C'est une première étape, en attendant la signature du pacte nickel"

Nicolas Metzdorf, invité du journal télévisé de NC la 1ère, mardi 5 mars.
Crise nickel, avenir institutionnel, répartition des sièges au Congrès ... Autant de sujets commentés par le député Nicolas Metzdorf ce mardi. Il était l'invité du journal télévisé.

Après avoir annoncé un prêt de sept milliards de francs pour sauver l’usine de Doniambo, l’État vient de trouver un accord avec Eramet afin d'alléger le poids de la dette de la SLN dans les comptes de la maison mère. Une avancée certaine, même si celle-ci ne suffira pas à sauver la SLN des difficultés financières, assure Nicolas Metzdorf. Néanmoins, le député de la seconde circonscription résume : "c'est tout simplement la transformation de prêts en subventions pour la SLN". Et de poursuivre, qu'il n'y aurait pas que les "38 milliards de prêts de l'État mais il y a aussi les 30 milliards qu'a prêté Eramet a la SLN donc en tout c'est le prêt de 70 milliards de l'État et d'Eramet qui est abandonné au profit de la SLN. Cela va assainir les comptes de la SLN, c'est une première étape vers une amélioration de l'activité, en attendant la signature du pacte nickel" espère le député.

Les indépendantistes sont contre les exportations qui permettraient de rapporter du cash à nos usines.

Nicolas Metzdorf, député de la deuxième circonscription


"Les indépendantistes empêchent la signature du pacte nickel" 

Un pacte nickel censé pérenniser la filière, à bout de souffle. Les trois usines de nickel du Caillou (KNS, SLN et Prony Resources) étant actuellement au bord de la faillite en raison notamment d'un coût de l'énergie trop important. "Le pacte nickel c'est quoi ?", lance Nicolas Metzdorf, "C'est la subvention de l'État pour nos trois usines pour financer 50% du coût de l'energie et rendre nos usines compétitives face à la concurrence indonésienne, ce qui permettrait de garantir les emplois et la sous-traitance."

Mais ce pacte, proposé par le ministre de l'économie Bruno Le Maire, tarde à être signé. Initialement prévue courant du mois janvier, sa signature est finalement repoussée au 25 mars prochain. Selon Nicolas Metzdorf, "ce sont les indépendantistes, aujourd'hui, qui empêchent la signature de ce pacte nickel" (...) Car ils sont contre les exportations qui permettraient (pourtant) de rapporter du cash à nos usines."

Nous avons toujours été pour un grand accord. Mais aujourd'hui, ce qui bloque sa réalisation, c'est la position de l'UC.

Nicolas Metzdorf, député

Un grand accord possible "dans le cadre fixé par les 3 référendums"

Concernant l'avenir institutionnel du Caillou, Nicolas Metzdorf se veut confiant. Après le vote du Sénat en faveur du report des élections provinciales, un préalable à une réforme constitutionnelle censée revoir le corps électoral, le texte se trouve aujourd'hui à l'Assemblée nationale, où il sera examiné le 18 mars prochain. La nouvelle date butoir du scrutin est fixée au 15 décembre 2024, un temps "raisonnable" selon le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, "pour laisser une chance aux négociations politiques locales d'aboutir". 

Dimanche soir, sur notre antenne, Gilbert Tyuienon martelait que pour l'Union calédonienne, il n'était pas question de toucher au corps électoral sans un accord global sur l'avenir du pays. Ce à quoi Nicolas Metzdorf répond que "nous [les non-indépendantistes, ndlr] avons toujours été pour un grand accord. Mais aujourd'hui, ce qui bloque sa réalisation, c'est la position de l'UC qui ne veut parler que de l'indépendance." Et d'enfonçer le clou, "ils ont essayé avec l'État, ça n'a pas marché, ils ont quitté les discussions. Ils essayent avec nous, ça ne marche pas, ils quittent, là encore, les discussions. Nous, on est prêt à faire des propositions (...) Mais le prochain accord doit se faire dans le cadre fixé par les trois référendums, c'est à dire la Calédonie française."

Aujourd'hui, 75 % de la population vit en province Sud. Mais la province sud n'a que 59 % des élus au Congrès.

Le député Nicolas Metzdorf



"Le respect de la démocratie" passe par une modification des sièges au Congrès 

Outre le report des élections provinciales et le dégel du corps électoral, cette réforme constitutionnelle qui sera examinée le 13 mai prochain à l'Assemblée nationale, s'accompagne, pour les non- indépendantistes, d'un troisième volet : une révision de la représentativité des provinces Sud, Iles et Nord au Congrès de la Nouvelle-Calédonie. En cause, l'évolution de la démographie. Ainsi, les non-indépendantistes demandent "simplement le respect de la démocratie", et Nicolas Metzdorf de conclure : "Aujourd'hui, 75 % de la population vit en province Sud. Mais la province sud n'a que 59 % des élus au Congrès. Ce n'est pas représentatif du peuple calédonien (..) Donc on veut corriger l'écart créé entre 1998 et aujourd'hui."