Le dossier Vale NC vu par un couple de salariés : «Plus le temps passe, plus l'espoir diminue»

L'usine du sud

L'usine du Sud... Au-delà des aspects politiques et même économiques d'un dossier aussi sensible, arrêtons-nous sur le quotidien et le ressenti des employé(e)s de Vale Nouvelle-Calédonie. Un couple de salariés témoigne de son vécu, et de ses angoisses face à un avenir bien incertain.

Comment les salarié(e) de Vale NC vivent-ils une situation qui s'est enlisée au fil des semaines, au point de pouvoir sembler inextricable ? L'attente, la menace du chômage, les troubles, la frustration face à l'impression de ne plus avoir prise sur le dossier... Un couple d'employés raconte. Jeunes parents, Myriam est employée administrative à Nouméa et Christophe travaille sur site à Prony. Il y a vécu, de l'intérieur, des tentatives d'intrusion.

Voici la version longue de ce double témoignage, recueilli par Laurence Pourtau et Laura Schintu :

 

On a souvent, tous, des traites pour la maison, des crédits pour la voiture, des enfants à charge... Il y a des cas particuliers où comme nous, les deux travaillent. Mais il y a aussi des mamans célibataires. Des personnes dont le conjoint travaille à la SLN, qui n'est pas beaucoup mieux lotie en ce moment. Ou d'autres dont le conjoint est sous-traitant... Il y a mille situations différentes, mais on a tous nos angoisses, parce qu'aucun ne pense sortir indemne.

- Myriam, salariée de Vale NC à Nouméa

 

Si Vale n'est pas rachetée et passe en maintenance, dans un premier temps, on va perdre notre boulot. Mais c'est beaucoup plus large que ça […]. C'est toute une famille qui est impactée. Pas juste moi, ma femme et mes enfants. Ma plus grande peur, c'est : comment on va faire pour rebondir? Comment on va faire si tout s'effondre, si tout ce qu'on a mis tant d'années à construire, tout est détruit en l'espace de quelques mois ?

- Christophe, salarié de Vale NC dans le Grand Sud