Vale Nouvelle-Calédonie redoute, mais prépare, l'éventuelle mise en sommeil

Conférence de presse de Vale NC à Nouméa, ce lundi 18 janvier, avec Denis Loustalet et Didier Ventura.

«Sans une reprise des négociations, nous allons vers la plus grande catastrophe économique jamais connue en Nouvelle-Calédonie.» La direction de Vale NC prépare autant qu'elle redoute la mise en sommeil qui menace l'usine du Sud d'ici au 12 février, date de l'échéance pour le compromis de vente.

Combien de temps, encore, l’usine du Sud pourra-t-elle tenir ? Après deux mois de blocage et l’arrêt de la production depuis le 10 décembre, le chômage partiel semble inévitable pour la grande majorité des employés et des sous-traitants.

Le temps est compté

A ce jour, 600 dossiers ont déjà été déposés. Dans un très court délai, un plan social pourrait être mis en place. «Il nous reste quelques semaines, j'allais dire quelques jours, pour arriver à trouver une solution à cette reprise de l'entreprise, ou nous courons vers la mise en sommeil», annonce Didier Ventura, directeur général délégué de Vale Nouvelle-Calédonie.

La mise en sommeil serait une vraie catastrophe, non seulement pour l'entreprise, mais pour le pays. Ça représenterait trois mille personnes à l'arrêt, même si environ 400 personnes resteront pour s'assurer de la bonne tenue environnementale du site.

- Didier Ventura, DG délégué de Vale NC

 

Risque

La fililale de Vale insiste sur ces dangers environnementaux qui menacent. Certes, des personnels sont sur place, a minima, pour sécuriser l’usine et le barrage. Mais les incidents qui se sont multipliés ces dernières semaines fragilisent la préservation des personnes et des biens, souligne l'industriel.

Dans un contexte de violences

«Les autorités ont mis en place un dispositif adapté à la menace. Mais le site a fait l'objet d'intrusions, de dégradations, ces dernières semaines. Et de manière violente», rappelle Denis Loustalet, directeur hygiène, sécurité, risques opérationnels et environnement. «Nous avons entamé un processus de sécurisation. Mais les violences continuent, et donc ce processus est ralenti

Usine du Sud, le 12 décembre 2021.

 

A propos du barrage

«Le barrage en lui-même continue de faire l'objet d'une surveillance», rassure-t-il toutefois. «Les experts confirment sa stabilité. Des travaux complémentaires seront réalisés dans le cadre du projet Lucy. Mais il continue de faire l'objet d'une surveillance particulière, comme lors des opérations normales.»

Des milliers de personnes concernées

Une mise en sommeil affecterait un bassin de dix mille personnes, selon Vale. Les quelque 1300 emplois directs de l'usine, menacés à court terme, et par ricochet, les salariés des entreprises sous-traitantes et leurs familles.

La situation commence à être catastrophique, avant de devenir cataclysmique, dans le sens où leur activité est arrêtée depuis le 12 novembre. Plus de deux mois, maintenant. Ça veut dire qu'elles n'ont plus de chiffre d'affaires, qu'elles doivent subvenir à des charges pour payer leurs salariés, leurs sous-traitants, pour faire vivre leur entreprise. Sans revenu, la pérennité de ces structures est clairement mise sur la table. 

- Anthony Marchand, responsable des achats à Vale NC


Une date décisive

Sans véritablement fixer de dead line, l’état-major de Vale laisse clairement entendre que le 12 février sera décisif : c’est la limite du compromis de vente de l’usine. Une date butoir que des milliers de personnes redoutent.

Un sujet de Laurence Pourtau et Cédric Michaut : 

 

La province entend avancer sur le projet Prony Resources

Dans le même temps, Sonia Backès annonce par communiqué avoir «présenté, ce 18 janvier, aux élus membres de la mission d’information provinciale sur le devenir de l’implantation calédonienne de Vale, les travaux engagés afin de soumettre à l’assemblée délibérante de la province Sud la validation du projet de reprise du site par Prony Resources»