Cent ans symbolisés par un gâteau et des bougies. Cent ans de vécu, de photos écornées par le temps. Souvenirs d’un temps de labeur, de la mine de Poya, à la scierie du col des Roussettes, en passant les champs. Souvenirs d’une vie rude, qui a usé le vieil homme. "J’ai commencé à travailler, j’avais 13 ans. Et moi voilà, j’arrive à 100 ans", sourit le centenaire.
Mais au-delà des vieilles photos, il y a surtout ceux qui sont venus le saluer pour cette anniversaire particulier. Neveux, petits-enfants frères et sœurs.
Depuis une semaine, par petits groupes à cause de la crise sanitaire, la famille vient rendre hommage à Constant Emile Tual. "Il y a toute la famille proche de mon père, explique la fille de Constant Emile, Martine Ramparany. Il a pu voir sa sœur, Hélène, qui est la doyenne de Népoui à 97 ans, ou encore son cousin de Boulouparis, Hervé. Des personnes qui ne s’étaient pas vu depuis longtemps."
Famille métissée
À ses côtés depuis 71 ans sa femme, Danièle. Avec Constant Emile, elle est l’artisane d’une construction familiale qui s’est toujours voulu libérée du carcan de l’histoire. "Notre grand-père n’a fait aucune différence entre tous les petits enfants et les enfants qu’il avait, explique Laurent Ramparany, petit-fils de Constant Émile Tual. Il nous a toujours donné tout l’amour qu’il avait, et il nous a transmis l’amour broussard. La chasse, la pêche, de quoi subvenir à nos besoins. Aujourd’hui, on est dans une vie de facilités, mais avec ce qu’il nous a appris, on veut, nous aussi, transmettre cela à nos enfants."
Autour de la table, des jeunes, des moins jeunes, des Malbars, des Kanak de Thio, des Hienghène ou de Baco. Des hommes et des femmes métissés. Elle est peut-être là, cachée derrière ces visages et ces sourires, la réponse au destin commun.