Les élus FLNKS de la province Sud dénoncent des "contrôles abusifs" le 24 septembre

Le passager d'une voiture brandit le drapeau indépendantiste le 24 septembre à l'Anse-Vata, à Nouméa.
S’appuyant sur des vidéos, le groupe d’élus FLNKS de la province Sud dénonce, dans un courrier adressé au procureur de la République des “contrôles abusifs", à l’occasion du 24 septembre, jour de la fête de la citoyenneté en Nouvelle-Calédonie.

Des automobilistes sommés de ranger leur drapeau indépendantiste le 24 septembre par des policiers municipaux et nationaux qui évoquent une décision du haut-commissariat : c’est ce que montrent des vidéos qu’a pu consulter NC la 1ère.

Une mésaventure dont a également été victime Debora : “La première fois, c'était en allant chercher le pain le matin. On nous a dit de rentrer les drapeaux, que ce jour-là, c’était interdit de les brandir. La deuxième, c’était à Nouméa. Dès que les policiers ont vu les drapeaux, ils nous ont suivis et nous ont fait garer sur le bas-côté.” Motif ? “Ils nous ont dit qu’il y avait un arrêté qui interdisait le port du drapeau, indépendantiste ou français pour la journée.”

Pas de consignes du haussariat

Pourtant, aucun arrêté n’a été pris, a confirmé le haut-commissariat, qui tient toutefois à préciser que “le fait de brandir des objets à l’extérieur d’un véhicule est particulièrement dangereux et est interdit en matière de circulation routière.” Mais ce n’est pas ce motif qui a été invoqué par les agents.  

Erreur d’interprétation ? Acte isolé ? Le groupe d’élus FLNKS à la province Sud a décidé d’écrire au procureur de la République Yves Dupas : "Nous déplorons que certains agents de police se soient livrés à des contrôles abusifs et à des actes d'intimidation qui visaient une population en particulier [...]. Ces interpellations visaient uniquement la détention du drapeau Kanaky", assurent-ils dans leur courrier. Le président du groupe, Aloisio Sako regrette, lui, "les pratiques qui continuent à s’exercer dans ce pays. On n’en a pas besoin et ça vient à contre-courant de ce que nous les responsables nous faisons pour trouver un moyen d’arriver à une désescalade, notamment à Saint-Louis." Des vidéos des interpellations ont également été transmises à la justice.