Le FLNKS dénonce un "ultimatum de l'Etat" à Saint-Louis, la gendarmerie évoque un "raccourci"

Au verrou Nord, juste avant la tribu de Saint-Louis, au Mont-Dore.
La situation de Saint-Louis, au Mont-Dore, continue de concentrer toutes les attentions. Dans un communiqué envoyé aux médias dimanche soir, le bureau politique du FLNKS dénonce un ultimatum posé par l’Etat. Le Front demande un délai supplémentaire afin de poursuivre le travail de médiation, et cela avant une nouvelle opération des forces de l’ordre à Saint-Louis. Le commandant de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie indique avoir suspendu les opérations le temps du deuil, soit jusqu’à ce lundi 30 septembre.

Dans ce communiqué de presse publié hier soir, on y apprend qu'une réunion s'est tenue samedi au Haut-Commissariat concernant la situation à Saint-Louis. Une rencontre entre le bureau politique du FLNKS et des responsables de l'Etat, une semaine après la mort de deux jeunes de la tribu lors d'une opération de gendarmerie.

Rencontre qui, selon le Front, s'est soldée par un "ultimatum" fixé ce lundi par les autorités à la jeunesse, aux coutumiers et à la population de la tribu.

Pour le FLNKS, une intervention armée pour interpeller les jeunes soupçonnés d'exactions pourrait "compromettre toutes les démarches entreprises pour la désescalade" et conduire à une nouvelle "effusion de sang".

Du temps pour la médiation

Le Front demande ainsi à l'Etat de laisser plus de temps aux coutumiers pour leur permettre de poursuivre le travail de médiation avec les jeunes de la tribu.

Si le Haut-commissariat s'est refusé à tout commentaire, le commandant de la gendarmerie évoque, lui, un "raccourci" dans ces déclarations faites par le FLNKS. Le général Matthéos estime que les opérations vont se poursuivre. Pour lui, le temps presse pour rétablir l'ordre et permettre la réouverture de la route provinciale. Il indique également que les autorités "prônent et recherchent par tous les moyens la reddition pour éviter d'autres pertes".

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Une "asymétrie choquante" pour la chefferie du Mont-Dore

Et dans un communiqué publié également ce dimanche, la grande chefferie Négrah du Mont-Dore, où se trouve la tribu de Saint-Louis, juge que "l'asymétrie entre les moyens employés et le but poursuivi est choquante et inacceptable lorsqu'elle entraîne la mort de trois jeunes hommes au sein de la tribu et ce en deux mois".

La chefferie souligne également que son "devoir est de continuer le dialogue avec la jeunesse", alors même dit-elle que "l'absence et le silence des représentants politiques indépendantistes durant cette crise interrogent". Un communiqué signé Adolphe Moyatea et Athanase Tein.

Depuis le début de la crise, 4 personnes sont décédées au Mont-Dore. Trois jeunes à Saint-Louis, et un gendarme à La coulée.