La déclaration faite par quatre rapporteurs spéciaux des Nations unies à propos de la crise calédonienne semble ne laisser personne indifférent. Qu'il s'agisse de remettre en question et de démentir leur argumentaire, comme l'ont fait le haut-commissaire de la République, l'ambassadrice de France dans le Pacifique et des formations loyalistes. Ou au contraire de s'appuyer sur ce document pour demander des comptes à l'Etat, comme le font ce dimanche des communiqués diffusés par le conseil coutumier de l'aire Hoot ma Whaap et par le FLNKS.
"Profonde gratitude" du front indépendantiste
Ainsi, le front indépendantiste "exprime sa profonde gratitude" envers les experts auprès de l'ONU, "qui ont dénoncé et alerté le monde sur les pratiques coloniales de l’Etat français à l’encontre de notre population". Dans la foulée, il "réitère son appel à la communauté internationale pour qu'elle soutienne le processus de décolonisation engagé en Kanaky Nouvelle-Calédonie".
Appel à s'inspirer de ces recommandations
Il est demandé aux "frères du Pacifique, qui seront présents au sommet du Groupe Fer de lance mélanésien et au Forum des îles du Pacifique à compter de ce 26 août à Tonga, de prendre en considération les remarques et les recommandations des rapporteurs spéciaux, qui reflètent la réalité de ce que traverse le peuple kanak depuis le 13 mai, afin qu’elles soient adoptées comme futures résolutions de ces instances".
Même sollicitation adressée au comité C24 de décolonisation, au comité des droits de l’Homme et à l’Assemblée Générale des Nations unies. Ce communiqué est signé de Laurie Humuni, secrétaire générale du RDO, la composante du FLNKS en charge d'animer le bureau politique.
Le FLNKS se donne le droit de défendre les intérêts du peuple kanak dans le cadre du droit international autochtone.
Communiqué du bureau politique, le 25 août 2024
"Arrêt des interventions sur terres coutumières sans consentement"
Le conseil national des chefs évoque aussi cette déclaration, dans une communication datant de vendredi. Inaat ne Kanaky y remercie les experts de l'ONU "pour le travail accompli pour la cause kanak". Il "s’associe à tous les grands chefs et autorités coutumières du pays pour exiger l’arrêt immédiat des interventions des forces de l’ordre de l’Etat français sur terres coutumières sans leur consentement préalable libre et éclairé dans leurs zones d’influences respectives".
Le document au cœur de ces différentes réactions date du 19 août et a été diffusé le lendemain par le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme. Cette déclaration, qui va dans le sens d'une partie de la sphère indépendantiste, interpelle par ses mots très durs envers Paris mais aussi par le nombre d'éléments approximatifs ou non étayés.