Le gouvernement présente un plan pour relancer l’économie

Alors que le PIB de la Nouvelle-Calédonie devrait reculer de 5 à 6% en 2020 en raison de la crise sanitaire, le gouvernement a présenté ce lundi un plan de relance de l’économie calédonienne.
 
Tourisme en berne, activités liées au transport international à l’arrêt : si la Calédonie est épargnée par le Covid-19, elle ne l’est pas par la crise économique liée à la pandémie de coronavirus. Christopher Gyges, membre du gouvernement en charge de l’économie, présentait donc ce lundi des mesures destinées à relancer l’économie calédonienne. 
 



Ce nouveau plan répond en priorité à l’urgence économique, mais aussi au besoin de réinstaurer la confiance, de relancer la création de richesses et d’emplois, selon le gouvernement.
 

Sur l’année 2020, les pertes de l’économie calédonienne sont estimées dans une fourchette comprise entre 52,8 milliards à 62,5 milliards de francs CFP soit 5 à 6 % du PIB. 

Comptes économiques rapides pour l'Outre-mer



Rien que pour les quatre semaines de confinement, les pertes pour l’économie calédonienne ont été estimées à 34,1 milliards de francs CFP, soit l’équivalent de 3,5 % du PIB, selon l’enquête CEROM (Comptes économiques rapides pour l’Outre-mer). Sur l’année 2020, cet organisme estime les pertes de l’économie calédonienne dans une fourchette comprise entre 52,8 milliards à 62,5 milliards de francs CFP soit 5 à 6 % du PIB. 

Certains facteurs comme le poids encore modeste du secteur touristique, le rôle d’amortisseur joué par le secteur public ou encore l’activité minière et métallurgique ont permis d’atténuer les effets de la crise. Reste que des faiblesses ont été mises en exergue par cette crise, comme notamment la dépendance aux approvisionnements extérieurs. 

La crise sanitaire a eu un impact particulièrement important sur la consommation des ménages. Le comportement des consommateurs a été bouleversé durant le confinement puisque les Calédoniens ont reporté une partie de leurs achats tout en constituant une épargne de précaution importante.

Mais depuis le mois de juin, un rattrapage partiel de la consommation à partir de juin dans le secteur automobile, les achats de voitures neuves et d’occasion ayant triplé entre avril et juillet. D’autres secteurs comme la grande distribution, le commerce et les services semblent également profiter d’un regain de consommation de la clientèle locale désormais captive et qui peut difficilement quitter le territoire pour consommer à l’extérieur. 
 

Vers un creusement des inégalités?

Certaines populations ont vu leur situation se fragiliser durant la crise sanitaire comme les travail- leurs indépendants (patentés), les intérimaires ou encore les populations relevant de l’économie informelle. Il y a donc un risque de creusement des inégalités sociales.

Pour faire face à cette situation contrastée et après consultation des acteurs économiques, le gouvernement entend agir autour de six thématiques :
  • Le soutien aux secteurs durablement touchés, avec l’abandon de charges sociales et fiscales pour ces secteurs, un plan de formation pour les personnes au chômage et les salariés en passe d’être licenciés dans le but d’un retour rapide à l’emploi.
  • La relance de la consommation intérieure, avec la suppression de droits de douane pour les produits en provenance de certains pays de la région ou encore la prolongation de l’exonération de charges sociales et d’impôt sur le revenu pour la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat.
  • L’appui aux petites et très petites entreprises, à travers l’accompagnement et la restructuration de leur statut, l’aide à l’embauche des moins de 25 ans, mise en place de crédits-bail immobilier, etc.
  • L’écriture d’un nouveau contrat social avec les partenaires sociaux, en leur confiant le soin de négocier des accords favorisant la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des salariés, avec des propositions concrètes telles que prime d’intéressement, flexibilité du temps de travail, etc. 
  • La simplification des démarches administratives : création d’une plateforme numérique pour faciliter l’orientation des entreprises parmi les différentes aides, accompagnements et services qui leur sont dédiés, et poursuivre l’enrichissement des démarches en ligne sur guichet- entreprises.nc). 
  • Le soutien à  l’investissement (faciliter la réalisation des investissements privés, augmenter le plafond de déduction des impôts des travaux réalisés à domicile et l’installation d’équipements verts, créer un fonds d’investissement local, étendre le dispositif de défiscalisation locale aux petits commerces, etc.). 
Il est prévu par exemple, la prolongation de trois mois l’allocation Covid-19, mais avec une révision du taux. Concernant la suppression des droits de douanes, cela concernerait certains produits en provenance d’Australie, de la Nouvelle-Zélande et de Fidji pour une durée d’un an.

A plus long terme, le gouvernement et l’ensemble des partenaires travaillent déjà sur le plan de transformation de l’économie calédonienne. Celui-ci pourrait être présenté dans le courant du mois de décembre.

Le reportage de Bernard Lassauce et Franck Vergès : 
 
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