Le marché de l’immobilier s'est maintenu en 2020

Chantier immobilier, image d'illustration.
Certes, les chiffres datent un peu, puisqu’ils remontent à 2020. Mais malgré la crise sanitaire et les échéances référendaires, le marché de l’immobilier se maintient, après une année 2019 marquée par un fort ralentissement.

Il y a deux ans, 2 310 transactions immobilières ont été conclues en Calédonie, soit un nombre en très légère baisse sur une année. Toutefois, le montant global de ces ventes s’élève à 72,2 milliards de francs, une hausse de 4 % par rapport à 2019. Des chiffres loin d’être catastrophiques, au regard de "l’arrivée de la crise sanitaire de la Covid 19, les échéances politiques avec la tenue du deuxième référendum d’autodétermination, et les difficultés du projet de cession de l’usine du Sud en fin d’année [qui] auraient pourtant pu faire craindre un nouveau recul des transactions", commente l’Institut de la statistique et des études économiques.

Morosité sur les biens neufs

Le marché poursuit sa mutation entamée en 2019. Ainsi, les biens neufs se vendent moins. Ils ne représentent que 6 % des ventes de villas et d’appartements en 2020, contre un quart des ventes entre 2014 et 2018. Plusieurs explications à cela, détaille l’Isee : des grands programmes de construction pour la plupart achevés et un marché arrivé à maturité, voire à saturation.

La quasi totalité des acheteurs sont des particuliers, lesquels investissent davantage dans des maisons que dans des appartements. Une première… "Les villas représentent ainsi 42 % des transactions. Les appartements, 40 %. Et les terrains à bâtir, 18 %. Avec une hausse de 7 % sur un an, les ventes de maison repartent à la hausse en 2020, pour retrouver leur niveau de 2018", détaille l’institut.

Le Grand Nouméa concentre l’essentiel du marché

Comme en 2019, trois biens sur dix sont achetés par des primo-accédants. Avec une différence notable par rapport aux autres acheteurs : ils investissent, bien plus qu’en 2019, dans des terrains à bâtir. L’essentiel du marché reste concentré dans le Grand Nouméa (88 %). A noter que Dumbéa se démarque sur un point : c’est la seule commune de l’agglomération à attirer davantage les primo-accédants qu’en 2019, avec une hausse de 11 %.

Des écarts de prix plus faibles

Inversement, les ventes d’appartements et de terrains poursuivent leur décrue en 2020 (respectivement - 5 % et - 8 %), mais de manière plus modérée qu’en 2019.
Autre point important : les prix entre les communes du Grand Nouméa, à l’exception de la capitale, voient leur écart se réduire. Le prix de l’are au Mont-Dore et à Païta se situe en moyenne 39 % en-dessous de celui de Dumbéa, contre 41 % en 2019.

En conclusion, en période d’incertitude économique et politique, le marché de l’immobilier destiné à l’habitat s’oriente davantage en 2020 "vers l’achat de biens pour se loger, plutôt que de biens en vue d’un investissement locatif", signale l’institut. Une tendance qui pourrait être encouragée par des taux de crédit "historiquement bas".