La crise inquiète les acteurs économiques et sociaux. Regroupés au sein de Nouvelle-Calédonie Économique, représentants du patronat, sous-traitants, petites et moyennes entreprises, organisaient un débat ce vendredi. Au centre des échanges, l'inertie politique et les comptes dans le rouge.
Alors que les principales forces économiques et sociales dressent le bilan catastrophique des comptes, les visages dans le public sont graves et pleins d’interrogations. Entrepreneurs, salariés et sous-traitants écoutent désabusés les chiffres d’un système au bord de la rupture. La SLN et Vale, qui pèsent 6 milliards de cotisations sociales annuelles, sont à genoux. Les répercussions sont énormes. « La Cafat, ça concerne 280 000 personnes. D'une façon ou d'une autre, tout le monde est à la Cafat. A mon avis, la réaction va venir quand les gens ne vont plus toucher de salaire, plus toucher de chômage, quand ils ne vont plus être remboursés », remarque Jean-Rémy Buraglio, administrateur de la Cafat.
Et si on arrêtait de payer nos impôts
Sur les cinq régimes de la caisse de protection sociale, deux sont en état d’alerte maximum : le Ruamm et le chômage. Trois autres demandent à être revisités. Un contexte alarmant qui ne trouve pour seule réponse que le silence des autorités, regrette ces acteurs économiques. Des solutions fortes sont donc étudiées. « Aujourd'hui, nous, on reste dans la légalité et on est pénalisé. Par contre, il y a des exactions et tout va bien, regrette Samuel Hnepeune, président du Medef NC. A un moment donné, ce qu'on a avait envisagé, c'était de dire, si les entreprises étaient d'accord, et si arrêtait tous de payer nos impôts. »
Mettre la pression sur le terrain
Mais pour les chefs d’entreprise et sous-traitants, qui se sentent abandonnés, qui plus est après la chute du gouvernement, c’est surtout sur le terrain qu’il faut se mobiliser et mettre la pression. « Le gouvernement, le congrès, il n'y a pas de raison qu'il siège, ils nous empêche de bosser, on va les empécher de bosser », lance une personne dans le public. « Expliquez-moi comment au congrès, qui va voter possiblement une allocation à la SLN pour la faire survivre, il n'y a aucune société, aucun collaborateur, personne n'est présent devant le Congrès pour manifester et défendre les intérêt du Nickel en Calédonie », s'interroge Pierre Kraft, dirigeant d'entreprise.
Une campagne digitale
Une situation critique qui suscite de nombreuses réactions dans le monde du travail. Pour les faire connaître, Nouvelle-Calédonie Economique a lancé pour une semaine une campagne digitale de témoignages sur sa page facebook.
Le reportage de Martin Charmasson et Nicolas Fasquel :