Le nickel au plus haut de l’année a franchi le seuil des 17.000 dollars la tonne

Façade du London Metal Exchange (LME). Quartier financier de la City de Londres.
Au LME de Londres, pour le nickel, c’est presque Noël avant l’heure. Mais pas en Nouvelle-Calédonie. Le plan de relance européen de 750 milliards avance, et le dollar baisse ce qui diminue le coût des achats de nickel par les pays importateurs. Le cours grimpe...
La demande de nickel pour le secteur des voitures électriques est soutenue et l’offre sous tension. Jeudi 10 décembre, le négociant Marex Spectron a pointé une hausse de 27 % de la demande en nickel de qualité batterie, celui que produit l’usine du Sud en Nouvelle-Calédonie.


Vu de Londres

Ils en ont parlé, un peu. La situation en Nouvelle-Calédonie a été connue de la presse financière à la City de Londres. Il en est résulté un bref factuel sur la situation de l’usine du Sud, et une prise de position plus affirmée par le premier analyste du marché : "Vale a informé que la Nouvelle-Calédonie avait été évacuée (sic) après une nuit de protestation. Les opérations sont arrêtées jusqu’au retour des conditions de sécurité nécessaires au travail des salariés" ont précisé, en date du 11 décembre, le Metal Bulletin de Londres et l’analyste Marex Spectron, sur la base d’un communiqué du groupe brésilien. De son côté, le "Gourou du Nickel", Jim Lennon, analyste du géant bancaire australien Macquarie, a commenté : "Il est triste que l’installation de nickel la plus chère au monde, près de 10 milliards de dollars ont été investis dans cette opération, subisse les conséquences d’une situation qui lui échappe". Mais, le grand quotidien Financial Times n’a pas parlé de la Nouvelle-Calédonie.
 

Spéculation à la hausse

La production calédonienne étant suivie, comme le lait sur le feu, au même titre que celle des autres grands pays producteurs par les analystes du LME, l’arrêt provisoire de la production de l’usine du Sud a sans doute incité quelques spéculateurs a parié sur la persistance des tensions et la baisse de la production de Vale-NC, et même de la SLN. Des achats soudains ont été enregistrés jeudi et le cours du nickel a grimpé de 4 %. Le marché a joué à se faire peur, car il peut s’approvisionner ailleurs qu’en Nouvelle-Calédonie.


A retenir

Le discours de Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne a allumé la mèche du rallye du nickel jeudi, en élargissant le sauvetage du système financier ce qui apportera aussi une bouffée d'oxygène à l'industrie européenne. Le nickel a ensuite atteint des sommets à Shanghai.

Une petite baisse est survenue en matinée, si typique d’un vendredi ou des mouvements brusques sont souvent effectués à Londres. Annonce d’un possible retour au calme en Nouvelle-Calédonie, propos de sidérurgistes en Chine trouvant le prix du métal trop élevé, un peu de tout ça sans doute…

Cours du nickel au LME de Londres, le 11/12/2020 à 16/00 GMT :
17.377 dollars/tonne -0,04 %. Semaine +6,28 %. Depuis le 1/01/2020 +24,05 %.