Pour le nickel, le décalage entre les besoins de l’industrie et la disponibilité des produits fait craindre désormais un risque de pénurie. Ainsi, les analystes du secteur sont attentifs à la moindre information quand il s’agit d'une usine ou de son minerai...
Cette fois ce n’est pas au Canada, en Indonésie, en Russie ou en Nouvelle-Calédonie qu’un problème a surgi mais en Australie. Et le marché a réagi, les prix du nickel sont repartis à la hausse. La mine et l’usine de Ravenstorpe (voir vidéo sur le site ici) qui focalisent l’attention se situent dans la région d'Esperance en Australie-Occidentale, à environ 550 km au sud-est de la capitale de l'État, Perth.
Un projet prend du retard, le nickel grimpe
Le producteur australien First Quantum a abaissé ses prévisions de production annuelle pour Ravensthorpe à 20 000 ou au mieux 24 000 tonnes de poudre de nickel intermédiaire (MHP), comparable à celle de Prony Resources en Nouvelle-Calédonie, contre 27 000 envisagée précédemment, a indiqué l'agence Reuters. Ravensthorpe a redémarré les opérations de production de nickel en début d’année mais l’achèvement d’un élément essentiel du dispositif a pris du retard.
Un grand convoyeur de dix kilomètres n’a pas encore été achevé alors qu’il devait entrer en fonctionnement au second trimestre. Il semble qu'il y ait eu des retards d'approvisionnement pour ce projet de concassage et de convoyage du minerai de nickel. La production ciblée était d'environ 30 000 tonnes par an, rapporte un analyste londonien. Elle ne sera sans doute pas atteinte alors le cours du nickel est reparti à la hausse...
La grève chez Vale Canada
La longue grève chez Vale à Sudbury a continué de resserrer le marché du nickel en raison de la forte demande de l'industrie de l'acier inoxydable. Sur place, le syndicat des mineurs et métallurgistes (section locale 6500 voir le site en français ici) a poursuivi les négociations avec la direction de Vale Canada pour tenter de mettre fin au conflit qui a commencé le 1er juin.
Clignotants dans le vert
Les prix de l'acier inoxydable au nickel ont atteint un sommet de plus de sept ans et la demande en Europe et aux États-Unis est "féroce" indique un analyste de Insights Marex Spectron.
Enfin, un dollar américain plus faible a soutenu les principaux métaux, en favorisant les achats à bon compte des acheteurs européens et asiatiques utilisant leur propre devise bénéficiant ainsi d’un change positif face au billet vert.
Vents favorables
Le nickel est décidemment sous de multiples vents favorables. Les primes ont augmenté aux États-Unis pour la troisième semaine consécutive, avec une pression à la hausse continue devant le resserrement de l'offre et les coûts élevés du fret maritime pour importer le métal. "La briquette de nickel, qui est la plus demandée, a atteint un nouveau sommet" a titré une dépêche de Fastmarkets (Metal Bulletin).
LME-Nickel le 28/07/2021 après clôture : 19 530 dollars/tonne +1,03% [5 jours +5%]