Le Raï n’est pas prêt à reprendre la route

Plus d'autocars pour la Brousse sur la Grande Terre. Aucun voyage n'est assuré depuis le début de la crise. En cause : la sécurité sanitaire. Toute la flotte du Syndicat Mixte des Transports Interurbains doit être mise aux normes du Covid-19.
En apparence, tout est prêt pour la reprise du réseau d’autocars interurbain, le Raï. De nouveaux guichets ont bien été installés sur le parking de l’ancien hôpital, mais ils restent fermés. Car avant la reprise, le Raï doit se mettre aux normes sanitaires imposées par le Covid-19.
 

Des housses pour les sièges

« La première contrainte, celle qui impacte le plus dans les réglementations de l’autorité sanitaire, c’est la mise en place de housses sur les sièges » explique Olivier Thupako, le directeur du SMTI. « Aujourd’hui, on a des sièges en tissu, donc pour permettre le nettoyage des véhicules à la fin de chaque service, il faut que les sièges soient en plastique ou équivalent ».
« On a trente-neuf véhicules, pour un total de plus de 2 100 sièges. Vous imaginez le coût… On a les mêmes contraintes que tout le monde en termes d’exploitation puisqu’on ne va pas pouvoir remplir les véhicules, mais en mont, avant de relancer les rotations, on a cette contrainte en particulier, c’est la plus lourde ».
 

Un nouveau logiciel d’exploitation pour gérer les places à bord

Installer des housses sur les trente-neuf autocars de la flotte cela va coûter cher au moins 10 millions CFP, et cela va prendre du temps. Sans compter avec les pertes d’exploitation à venir. Alors, pour limiter la casse, le Raï va développer un nouveau logiciel d’exploitation.
« Aujourd’hui, dans un Raï, on achète son ticket de manière anonyme et on va s’asseoir où on veut. Demain, pour le respect de la distanciation sociale, on va être à même d’imposer un siège » poursuit Olivier Thupako. « Si la personne est seule, il y aura beaucoup de sièges qui vont être « grillés » autour, mais si c’est un couple ou une maman avec des enfants, on va pouvoir les mettre côte à côte. Donc, c’est un outil nouveau dont on ne dispose pas, qu’on est en train de développer en urgence aussi ».
 

Qui paiera ?

Au pire des cas, quand personne ne se connaît à bord, seulement quinze sièges sur les cinquante-trois disponibles seraient occupés. Voyager dans ces conditions risque de s’avérer beaucoup plus cher qu’auparavant. Reste à savoir si c’est l’usager ou le contribuable, ou les deux ensemble qui paieront la différence. 
Le reportage d’Olivier Jonemann et Nicolas Fasquel 
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