Voilà seize semaines que les usagers attendaient le retour des cars du réseau Raï. Avant le 13 mai, 22 lignes sillonnaient la Grande terre et Lifou. Si celle de Drehu n'a jamais cessé, toutes les autres ont été suspendues depuis le début des émeutes.
Reprise partielle
À partir du lundi 2 septembre, les lignes qui circulent sur la côte Ouest, et rejoignent Pouébo et Panié à l'Est, reprennent ainsi du service. Cinq lignes en tout, pas plus. En cause, les difficultés de circulation qui perdurent sur la côte Est.
"Depuis plusieurs semaines, on effectue des contrôles sur toutes les routes territoriales, explique Ludovic Lombard, le directeur du SMTI. On a une équipe qui fait le tour de Calédonie chaque semaine." Sur les 28 salariés que compte le syndicat mixte, une vingtaine d'agents se relaie depuis plusieurs mois pour effectuer ces tournées de contrôle.
La sécurité avant tout
Repérage, cartographie évolutive, photos à l'appui pour justifier d'un maintien de la suspension ou d'une perspective de reprise... Les équipes avaient un objectif : éprouver la sécurité des routes avant tout redémarrage des liaisons interurbaines.
"Depuis quelques temps, on a constaté qu'il n'y avait plus de barrage, plus de chicane sur la côte Ouest", ajoute le directeur. Alors, en accord avec les membres du conseil syndical, la reprise a été décidée pour ce 2 septembre.
La côte Est devra attendre
Pour les 16 autres lignes toujours en suspens, toutes pour des liaisons avec la côte Est, pas de calendrier pour le moment. Mais le SMTI poursuit sa veille de terrain et ses tournées.
"On a de nouveaux rendez-vous calés lundi pour faire un point sur site et regarder notamment les chicanes, précise Ludovic Lombard. Tant qu'il y en aura, on ne pourra pas reprendre sur la côte Est". Les risques d'accident demeurent trop importants par manque de visibilité sur les portions de route concernées.
Des finances précaires mais stables
Le Raï reprend donc après 16 semaines sans activité, à l'exception de la ligne de Lifou. De quoi faire fondre les finances du SMTI. Pas au point d'être alarmiste, selon la direction, mais la prudence est de mise. "Le fait d'avoir suspendu les marchés de transport pendant trois mois a permis de maintenir la trésorerie et d'équilibrer le budget", explique Ludovic Lombard. Mais les perspectives demeurent inquiétantes : "On est à plus de 250 millions de pertes sur l'exercice 2024, c'est plus de 20 % du budget du SMTI".
Restent deux inconnues de taille pour regarder l'avenir avec un peu de sérénité : la stabilisation de la taxe en provenance des produits pétroliers, principal financement du réseau, et le niveau des recettes commerciales dans les prochains mois. La fréquentation du Raï - 300 000 passagers par an avant le 13 mai - devrait pâtir des émeutes et des destructions d'emplois sur le Grand Nouméa : les anciens salariés désormais sans travail n'auront, pour l'instant, plus besoin d'emprunter les cars du Raï...
Infos pratiques
- Les départs les plus matinaux, auparavant fixés à 4 heures du matin, sont repoussés à 6 heures pour correspondre aux exigences du couvre-feu.
- Pour la même raison, les arrivées les plus tardives se feront à 21 heures au lieu de 23 heures.
- Les billets sont à prendre au guichet du SMTI, ou par téléphone au 27 79 48, ou directement dans les cars au départ.
- Horaires et lignes sont consultables sur la page Facebook du Raï et sur le site Internet du Raï.