À 60 ans, Victorin passe encore ses journées dans les champs. Ce père de famille travaille dans une grande exploitation depuis quatre ans. Il effectue chaque jour une soixantaine de kilomètres pour répondre à ses obligations professionnelles.
Aux dépenses de carburant s’ajoutent celles du quotidien, soit 160 000 francs mensuels. La revalorisation de son salaire est donc attendue avec impatience. "Pour moi ça va changer beaucoup de choses, je vais pouvoir me déplacer et répondre à mes besoins plus facilement ... Ça va me motiver davantage“, confie-t-il.
Avec l'augmentation du SMAG, les cotisations sociales seront également tirées vers le haut. Mais la mesure est tout de même bien accueillie par les producteurs du territoire. "Nous ne sommes pas capables de faire face du jour au lendemain à cette augmentation, il faut un temps d'adaptation mais c’est une mesure qui était nécessaire", souligne David Moulin, qui emploie une vingtaine de personnes au sein de son exploitation.
Des réunions tous les six mois
Ce temps d'adaptation durera trois ans au total. L'augmentation du SMAG, actuellement établi à 128 907 francs, devrait aboutir en 2027 à un alignement sur le salaire minimum garanti, 13 000 francs plus élevé pour le moment. Les employés les plus faiblement rémunérés du secteur agricole peuvent donc s'attendre à une hausse d'environ 10% de leur salaire.
Quid d'une éventuelle augmentation du SMG d'ici 2027 ? "Il est évident qu'en cas d'évolution du SMG, il va falloir peut-être réajuster l'évolution et l'échéancier du SMAG. Nous nous réunirons donc tous les six mois avec les partenaires sociaux", explique Bertrand Courte, vice-président du MEDEF NC.
Il aura fallu dix années de négociations pour aboutir à cet accord, paraphé par trois des sept organisations syndicales du Caillou. La mesure vise notamment à faciliter les embauches dans le secteur, qui peine régulièrement à recruter.
"Est-ce que ça fera la différence pour que les jeunes choisissent le secteur agricole ? Difficile à dire, mais en tous cas ce ne sera plus un point bloquant. C'est une mesure qui ne peut que favoriser l'attractivité", conclut Bertrand Courte.