Le service national universel fait ses premiers pas sur le Caillou

Imaginé en 2019 en Métropole, le service national universel (SNU) arrive en Nouvelle-Calédonie. Prévu pour se dérouler en trois phases successives et complémentaires, la première étape est mise en oeuvre pendant ces vacances scolaires. 88 jeunes se sont engagés volontairement dans le dispositif. 
Pour 88 jeunes âgés de 15 à 17 ans et originaires de Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna, ces vacances d’octobre ne sont pas tout à fait comme les autres. Il y a quelques heures encore, ils ne se connaissaient même pas… et évoquent maintenant, sans tabou, le récent référendum. Les bases sont posées : pendant les douze prochains jours, ils vont vivre ensemble un séjour de cohésion à Dumbéa. 
 

Engagement et émancipation

L’opération se place dans le cadre du service national universel (SNU), un dispositif crée en Métropole l’année passée et qui, crise du Covid oblige, n’a pu encore être déployé. La Nouvelle-Calédonie est donc la première à l'expérimenter grandeur nature. Il vise, à terme, à prendre la succession de la Journée défense et citoyenneté avec l’ambition de contribuer à l’engagement citoyen et à l’émancipation de la jeunesse. 
 

Valeurs partagées

Ces jeunes engagés dans le SNU, les premiers à tester ce service civil et volontaire, ont deux petites semaines pour développer de la cohésion. C’est là le principe de la première phase du dispositif. 
 

Parcours différents

Ces lycéens viennent de tous les horizons avec des projets et des envies différentes. A 16 ans, Tatiana Wayaridri, scolarisée au Lycée du Mont-Dore, était intéressée depuis l’année passée. « Je pensais en savoir plus, en apprendre plus sur les métiers de La Défense », ajoute la jeune fille.
Tatiana Wayaridri fait partie des 88 lycéens volontaires pour cette première phase du service national universel.

Kaki Fait a un an de moins et fait ses études au Lycée Escoffier. En fin de collège, l’option Défense qu’elle a suivie a éveillé sa curiosité, « on a fait beaucoup de sorties, on a visité les casernes de pompiers ». Pour Giovanni Blum, du Lycée Jules Garnier, la démarche vise à « découvrir ce nouveau service qui est en lien avec l’armée pour découvrir ce que cela peut apporter ». 
 

Un contenu riche

Au delà du brassage social et ethnique, ces jeunes volontaires calédoniens ont découvert ce matin le programme de cette première phase. Modules sur la citoyenneté, la Défense, la mémoire, la sécurité, le code de la route ou encore la promotion de la santé, mais aussi des moments consacrés aux ressources naturelles de la Nouvelle-Calédonie et des sorties culturelles ou sportives… Le dispositif est pensé de manière bien différente de l’ancien service national. 
 

Enjeux contemporains

« Là, on touche l’ensemble d’une classe d’âge, garçons et filles », précisait ce matin le haut-commissaire de la République, Laurent Prévost, présent lors du lancement officiel de la première phase. « Là on est dans une autre dimension, celle de bien faire comprendre les enjeux du monde contemporain pour notre pays aujourd’hui dans le monde et dans le Pacifique. » 
 

Phases suivantes

Sans oublier l’ambition de projeter ces jeunes dans un engagement au service de la société. Les 88 volontaires se sont en effet engagés à effectuer une phase II à l’issue de cette réunion de cohésion, une mission d’intérêt général de 84 heures.  Et peut-être plus tard, la phase III du SNU, un engagement volontaire facultatif de 3 à 12 mois à effectuer avant leur 25ème anniversaire
 

Quatre objectifs, sept thématiques

Les quatre objectifs du SNU sont : 
- transmettre un socle républicain, 
- renforcer la cohésion sociale, 
- développer une culture de l'engagement 
- accompagner l'insertion sociale et professionnelle. 

Le tout par le biais de sept thématiques : 
- les activités physiques, sportives et de cohésion, 
- la citoyenneté et les institutions nationales et européennes, 
- la découverte de l'engagement, 
- le développement durable et la transition écologique et solidaire, 
- l’autonomie, la connaissance des services publics et l’accès aux droits, 
- la culture et patrimoine, 
- la défense, la sécurité et la résilience nationales.

Le reportage d'Antoine Le Tenneur et Carawiane Carawiane : 
©nouvellecaledonie

Erick Roser, vice-recteur de Nouvelle-Calédonie, était l'invité du journal télévisé d'Yvan Avril le 12 octobre. Il est revenu sur ce dispositif du SNU : 
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