Le statut de la Nouvelle-Calédonie fait-il rêver l'outre-mer ?

Les deux drapeaux flottant devant la mairie de Nouméa.
Les enjeux de l’autonomie et du statut des territoires ultramarins sont au cœur des discussions du 31e congrès de l’ACCD’OM (Association des communes et des collectivités d’outre-mer). Des discussions stimulées par les récentes déclarations du président de la République, dans l’ombre d’une possible réforme constitutionnelle imminente pour la Nouvelle-Calédonie.

Le Congrès de l’ACCD’OM est plus qu’une simple rencontre : c’est un forum d’une semaine où les territoires ultramarins façonnent leur avenir. Chacun d’eux avec ses propres aspirations. 

Mayotte lutte pour une plus grande maîtrise de ses compétences régionales, la Guadeloupe vise une fusion administrative et la Guyane marche vers l’autonomie.

"Découvrir des statuts différents du nôtre"

Le cas de la Nouvelle-Calédonie, qui se prépare à une réforme constitutionnelle spécifique, intéresse au plus haut point les 350 élus et techniciens invités. Lundi, ils étaient conviés à se rencontrer à la mairie de Nouméa.

"Découvrir les territoires du Pacifique, c'est découvrir des statuts qui sont différents du nôtre, c'est aussi savoir ce qui est important entre le statut sui generis de la Nouvelle-Calédonie ou peut-être celui de l'article 74 de la Polynésie ou celui spécifique de Wallis-et-Futuna, explique Sophie Charles, maire de la ville de Saint-Laurent-du-Maroni et présidente de la Communauté des communes du Grand Ouest guyanais. Ce sont des points qui sont extrêmement importants, surtout au moment où nous réfléchissons aujourd'hui à une évolution statutaire pour la Guyane."

Le président Macron a invité l'ensemble des présidents de tous les territoires et collectivités ultramarines, pour travailler sur leurs revendications de changement de la Constitution que nos vieux ont réussi à obtenir.

Vaimu'a Muliava.

Selon Vaimu'a Muliava, membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en charge de la Fonction publique, " le président Macron a invité l'ensemble des présidents de tous les territoires et collectivités ultramarines, pour travailler sur leurs revendications de changement de la Constitution que nos vieux ont réussi à obtenir. Eux aussi le réclament, selon leurs besoins et leurs spécificités, qui ne sont pas les nôtres, mais que l'on partage parfois."

Tournant stratégique

Les territoires ultramarins dans leur quête d’identité et d’autonomie sont à un tournant stratégique. Mais pour l’heure ils ne souhaitent pas faire de l’ombre à la Nouvelle-Calédonie, tant que les négociations sur son avenir institutionnel se poursuivent et que son futur statut n'est pas encore défini.

Les discussions ont porté notamment sur le FIP (fonds intercommunal de péréquation), dispositif qui permet de financer les fonctionnements de nos communes.

Une commission dédiée au Pacifique

Au menu également lundi, dans la grande salle d’honneur de la mairie de Nouméa, une présentation générale des trois territoires français du Pacifique. Une commission de travail de l'ACC'DOM est mise en place à l'occasion de ce 31e congrès, qui leur sera spécialement dédiée. Ce congrès est vu comme un regroupement des forces vives des outre-mer. 

"Il faut que l'on travaille ensemble, plaide Vaimu'a Muliava. Au-delà des accords qui vont bientôt être signés entre nos gouvernements respectifs – Polynésie, Nouvelle-Calédonie, mais aussi Wallis-et-Futuna –, qu'il est peut-être temps de passer un accord tripartite. L'objectif est toujours un retour d'expérience des succès et des échecs. Il est peut-être aussi temps de travailler sur une zone économique entre nos trois territoires, ce qui nous ferait passer à un marché de 500 000 personnes. Au niveau des biens, des services et aussi rechercher plus de porosité entre nos administrations. C'est un chemin de coconstruction, de partage et, finalement, de créer cet esprit océanien, Pacifique."

Aujourd'hui, mardi 14 novembre, la délégation prend la route du Nord. Après un petit-déjeuner à Boulouparis, elle sera à Voh ce matin avant un déjeuner à Koniambo.